États-Unis c.Ville de Dryden (In re Wallach)
États-Unis c.Ville de Dryden (In re Wallach), 2014 NY Slip Op 4875 (NY 2014)
Cour d'appel de l'État de New York
Les villes de Dryden et Middlefield, dans l'État de New York, disposent chacune d'ordonnances de zonage locales qui réglementent l'utilisation des terres. Après que certains de leurs résidents ont loué des droits d'exploration et d'exploitation du gaz naturel, chaque ville a modifié ses lois pour interdire spécifiquement toutes les activités d'exploration, d'extraction et de stockage de pétrole et de gaz dans les limites de la ville. Les sociétés qui louaient les droits se sont opposées et ont contesté la validité de chacune des lois de zonage de la ville. Pages 2 à 6. Les sociétés ont fait valoir qu'une clause de remplacement de la loi de l'État sur l'exploitation minière, le gaz et le pétrole prévaut sur toute ordonnance locale interdisant la fracturation hydraulique.
La Cour d'appel a appliqué un test en trois parties pour évaluer la portée et l'effet de la clause de remplacement : 1) le langage simple de la clause de remplacement ; 2) le régime légal dans son ensemble ; et 3) l’historique législatif pertinent. Page 10.
La Cour d'appel a estimé que l'interprétation la plus naturelle de la clause de remplacement interdisait uniquement les lois locales qui réglementaient les activités pétrolières et gazières, mais pas les ordonnances de zonage qui restreignent ou interdisent l'utilisation des terres dans les limites d'une ville. La Cour a rejeté l'argument des sociétés selon lequel la deuxième partie de la clause de remplacement, qui créait des exemptions spécifiques pour la réglementation locale des routes et des taxes, indiquait que tous les autres domaines de réglementation étaient préemptés. Même si la Cour a reconnu que les lois de zonage pourraient avoir un impact sur les entreprises pétrolières et gazières, cela serait accessoire et n’atteindrait pas le niveau de surveillance réglementaire que la clause de remplacement était censée assurer. Pages 13-18.
En ce qui concerne l'objectif de la loi de l'État, la Cour a conclu que le Département de la conservation de l'environnement de l'État de New York (NYSDEC) était chargé, entre autres choses, de réduire les déchets et de créer des normes d'exploitation uniformes pour les producteurs de pétrole et de gaz afin que ceux-ci ne être soumis à des exigences d’exploration et d’extraction variables à travers l’État. Les lois locales soumises à préemption en vertu de la clause de remplacement sont donc des lois relatives aux normes opérationnelles et non des lois générales sur l'utilisation des terres. Pages 18-21.
Enfin, la Cour a estimé que l’historique législatif indiquait que la clause de remplacement visait à empêcher les pratiques pétrolières et gazières inutiles en donnant aux régulateurs des États une compétence exclusive sur les opérations des producteurs de pétrole et de gaz, et non à interférer avec les lois locales sur l’utilisation des terres. Pages 21-25.
La Cour a conclu : « Au cœur de ces affaires se trouve la relation entre l’État et ses subdivisions de gouvernement local, ainsi que leur exercice respectif du pouvoir législatif. Ces appels ne portent pas sur la question de savoir si l'hydrofracturation est bénéfique ou préjudiciable à l'économie, à l'environnement ou aux besoins énergétiques de New York, et nous ne portons aucun jugement sur ses mérites. . . . La question discrète qui se pose à nous, et la seule que nous résolvons aujourd'hui, est de savoir si la législature de l'État a supprimé la capacité des municipalités à adopter des lois de zonage qui excluent les activités pétrolières, gazières et d'hydrofracturation afin de préserver le caractère existant de leurs communautés. . . . [N]ous ne pouvons pas dire que la clause de remplacement – ajoutée bien avant le début du débat actuel sur l’hydrofracturation à grand volume et le forage horizontal – témoigne d’une expression claire d’intention préventive. Les lois de zonage de Dryden et Middlefield sont donc valides. Pages 27-28