Salim c. État de l'Uttarakhand, pétition écrite (PIL) n° 126 de 2014 (5 décembre 2016 et 20 mars 2017)
Salim c. État de l'Uttarakhand, pétition écrite (PIL) n° 126 de 2014 (5 décembre 2016 et 20 mars 2017)
Haute Cour de l'Uttarakhand
REMARQUE : En juillet 2017, la Cour suprême de l'Inde a suspendu l'ordonnance de la Haute Cour. L'appel n'a pas encore été tranché.
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Mohammed Salim a déposé une plainte d'intérêt public devant la Haute Cour de l'Uttarakhand concernant des constructions illégales et des empiètements le long du Gange, ainsi que l'incapacité de constituer le Conseil de gestion du Gange, comme l'exige la loi de réorganisation de l'Uttar Pradesh de 2000.
Dans la décision de décembre 2016 de la Haute Cour, elle a émis des instructions (en partie) : 1) ordonnant aux fonctionnaires d'expulser deux parties privées des terres gouvernementales ; 2) exiger du gouvernement central qu'il constitue le conseil d'administration du Ganga dans un délai de trois mois ; et 3) interdire l’exploitation minière dans le lit de la rivière et dans les plaines inondables.
Plusieurs mois plus tard, l'affaire a été portée devant la Haute Cour, qui a exprimé son mécontentement face à l'absence de mesures prises pour mettre en œuvre ses directives. La Cour a constaté : « Cette situation extraordinaire est due au fait que le Gange et la Yamuna sont en voie de disparition. Cette situation exige que des mesures extraordinaires soient prises pour préserver et conserver ces fleuves. » Paragraphe 10.
À cette fin, la Haute Cour a déclaré : « les fleuves Ganga et Yamuna, tous leurs affluents, ruisseaux, toutes les eaux naturelles s'écoulant de manière continue ou intermittente de ces fleuves, sont déclarés comme des personnes morales/entités vivantes ayant le statut d'une personne morale avec tous les droits, devoirs et responsabilités correspondants d'une personne vivante afin de préserver et de conserver le fleuve Ganga et la Yamuna. » Para. 19.
En décrivant le concept de personne juridique, la Cour a expliqué : « Comme toute autre personne physique, elle est légalement investie de droits et d'obligations et traitée conformément à la loi. En d'autres termes, l'entité agit comme une personne physique, mais uniquement par l'intermédiaire d'une personne désignée, comme l'ont soutenu leurs Seigneuries dans les arrêts cités ci-dessus, selon lesquels, pour un développement socio-politico-scientifique plus poussé, l'évolution d'une personnalité fictive vers la personnalité juridique devient inévitable. Il peut s'agir de toute entité, vivante, inanimée, objet ou chose. Il peut s'agir d'une institution religieuse ou de toute autre unité utile susceptible d'inciter les tribunaux à la reconnaître. » Paragraphe 16.
La Haute Cour a nommé deux fonctionnaires de l'État d'Uttarakhand pour agir en tant que personnes in loco parentis pour les deux rivières, avec l'obligation de maintenir la santé et le bien-être des rivières. Paragraphes 19-20.