Maniwa c. Malijiwi, OS JR n° 983 de 2011 (Cour nationale de justice) (4 juillet 2014)
Maniwa c. Malijiwi, OS JR n° 983 de 2011 (Cour nationale de justice) (4 juillet 2014)
Un groupe de propriétaires fonciers coutumiers a demandé le contrôle judiciaire d'un bail spécial agricole et commercial (SABL) délivré par le ministre des Terres et de l'Aménagement du territoire à un promoteur de plantation de palmiers à huile. Le bail de 99 ans a permis au promoteur de défricher les terres, de récolter et de vendre des grumes et de planter du palmier à huile. Les propriétaires fonciers alléguaient que leurs terres avaient été acquises par l'État sans le consentement approprié et sans consultation préalable, en violation de la loi foncière.
La Cour a estimé que la SABL avait été délivrée en violation des exigences de la loi foncière. Il a déclaré : « Rien ne prouve que le ministre ait mené des enquêtes raisonnables pour s'assurer que les propriétaires fonciers n'avaient pas besoin du terrain du tout ou pendant une certaine période avant de délivrer la SABL au [promoteur]. Il n’y a pas non plus eu d’accord entre les propriétaires fonciers et le ministre concernant l’acquisition des terrains pour la SABL. Para. 20. La Cour a ensuite critiqué le consentement prétendument obtenu des propriétaires fonciers, notant qu'il ne représentait pas les souhaits de la majorité des propriétaires fonciers et que les représentants du gouvernement n'avaient pas informé ou éduqué de manière adéquate les membres de la communauté sur les effets du bail. Id au par. 21.
En outre, la Cour n’est pas convaincue qu’il y a eu une consultation adéquate. Une seule réunion publique, d'une durée de 50 minutes, a eu lieu. « Pour que les propriétaires fonciers soient suffisamment informés des nouvelles politiques gouvernementales telles que l'introduction des SABL qui nuiraient à leur mode de vie traditionnel ; des réunions de sensibilisation plus approfondies auraient dû être organisées. Cela aurait pu être réalisé si des agents du gouvernement se rendaient dans les zones SABL et discutaient avec les propriétaires fonciers de leurs villages. Cet exercice aurait dû être fait sur une période de temps, disons six ou douze mois, voire plus, pour que les gens soient sensibilisés et comprennent ce qu'est la SABL, ses avantages, ses inconvénients, etc. Pour moi, c’est la véritable façon de consulter les habitants des villages en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en particulier là où de nouveaux projets sont introduits dans leurs zones et surtout là où les SABL attireraient d’autres projets, comme l’introduction de plantations de palmiers à huile dans les zones SABL. En introduisant des projets comme celui-ci qui auraient un effet permanent et à long terme sur leurs terres, une consultation véritable et significative avec les propriétaires fonciers doit être menée entre eux. Id au par. 23 (citant l’article 5 de la Constitution).
La Cour estime que la Constitution exigeait des consultations plus importantes « parce que la SABL et les activités ou projets associés allaient interférer et affecter leur mode de vie traditionnel, leurs droits coutumiers à la terre, aux rivières, à la mer et aux forêts. . . . [L]es générations de propriétaires fonciers seraient affectées. C'est pourquoi les accusés devaient se rendre dans les villages des zones SABL et parler aux propriétaires terriens, dans leurs familles, clans et tribus, dans des langues qu'ils pouvaient comprendre. S’ils ne comprennent pas l’anglais, le pidgin ou le motu, faites appel à des interprètes pour interpréter les choses dans leur propre langue. Pour moi, c'est la méthode de consultation et de sensibilisation des propriétaires fonciers en Papouasie-Nouvelle-Guinée, comme l'envisage le projet. . . le Constitution. En faisant les choses de cette façon, les gens et leurs cultures seront reconnus, reconnus et respectés. Identifiant. au par. 24.
La Cour a déclaré le bail nul et non avenu et a accordé les dépens aux propriétaires fonciers. Identifiant. aux par. 37, 39.