Jamaica Environment Trust contre The Natural Resources Conservation Authority et National Environment and Planning Agency HCV 05874 de 2010
JET a déposé une demande de contrôle judiciaire de la décision de la NRCA et de la NEPA d'accorder un permis environnemental et des licences de plage à la National Works Agency (NWA) pour la construction d'une autoroute, de deux digues et d'une promenade à Palisadoes à Kingston, en Jamaïque. La bande de Palisadoes fait partie de la zone protégée de Palisadoes/Port Royal, déclarée en vertu de la loi jamaïcaine en 1998. C'est également une zone humide d'importance internationale en vertu de la Convention de 1971 sur les zones humides d'importance internationale (Convention de Ramsar). Il contient la route principale menant à l'aéroport international Norman Manley et de nombreuses ressources naturelles importantes : dunes de sable, zones humides, récifs coralliens, herbiers marins. La bande a été endommagée par une série de tempêtes et il a été décidé de protéger la partie très étroite de la bande en 2006/2007. Un projet a été développé par des ingénieurs cubains pour construire 310 mètres de revêtement, draguer le sable d'une source côtière et reconstituer les dunes de sable. Cette conception de projet a fait l'objet d'une EIE et d'une réunion publique organisées en 2007. Les dunes devaient ensuite être végétalisées, mais cela n'a jamais été fait.
En 2010, il a été annoncé que ce projet allait être étendu pour inclure une autoroute à quatre voies de quatre kilomètres, deux digues des deux côtés de la bande de Palisadoes et l'élimination des mangroves du côté du port. Des licences de plage ont été délivrées par la NEPA pour les digues et les travaux de remise en état des côtes, un permis environnemental pour la modification des zones humides (côté port) et un permis pour le stockage du pétrole. Par la suite, une réunion publique a eu lieu après l'obtention des approbations. Le public a été informé lors de la réunion que la route ne comporterait pas quatre voies, mais deux voies, avec deux accotements. JET a déposé la demande de contrôle judiciaire le 2 mars 2011. Les principaux motifs d’appel peuvent être résumés comme suit :
1) Le processus de consultation publique était vicié dans la mesure où la NRCA et la NEPA ont violé l'attente légitime du public selon laquelle toutes les informations environnementales relatives au projet élargi auraient été divulguées avant que l'approbation ne soit accordée et que les travaux ne commencent.
2) Que la NRCA et la NEPA ont violé leur obligation légale ou, à défaut, ont agi de manière déraisonnable et/ou irrationnelle en omettant d'exiger tous les permis/licences pertinents pour le projet Palisadoes, conformément à l'article 9 de la loi sur l'Autorité de conservation des ressources naturelles. Les activités terrestres qui, selon JET, auraient dû faire l'objet d'un permis environnemental étaient les suivantes : (a) développement portuaire ; (b) une amélioration majeure de la route, y compris la construction d'une route à quatre voies ou plus ; et/ou (c) excavation, nettoyage et remise en état d'une plage.
Le jugement a été rendu le 13 octobre 2011 par le juge J. Straw. La Cour a statué que :
1) La NEPA a violé la norme juridique en matière de consultation et a violé l'attente légitime selon laquelle toutes les informations environnementales relatives au développement des Palisadoes seraient divulguées au public et au JET avant que l'approbation ne soit accordée. Le tribunal a estimé que lorsque la NEPA et la NRCA se sont lancées dans un processus de consultation du public concernant un développement qui est ensuite modifié, les agences devraient consulter à nouveau le public et divulguer toutes les informations environnementales. Les modifications importantes apportées à tout projet existant ayant déjà fait l'objet d'une EIE et d'une réunion publique doivent être communiquées au public et aux parties intéressées avant la délivrance des permis et le début des travaux.
2) Que les licences de plage délivrées étaient suffisantes pour couvrir les travaux à terre et qu'aucun permis supplémentaire n'était nécessaire. Cela était d'autant plus vrai qu'un plan de restauration des dunes avait été requis dans le cadre du projet précédent. Bien qu'il n'existe actuellement aucune définition d'une plage dans la législation jamaïcaine, le tribunal a estimé qu'en vertu du Beach Control Act, la NEPA pouvait inclure tout terrain adjacent dans le permis de plage s'il y avait un intérêt public à défendre. Le tribunal a également jugé que le terme « développement portuaire » devait inclure l'activité maritime. Le tribunal a accepté le témoignage des intimés selon lequel les travaux entrepris ne visaient pas à construire quatre voies et a déclaré de manière incidente que s'il s'agissait d'une autoroute à quatre voies, un permis environnemental aurait été nécessaire.