Inde — Murli S. Deora c. Union of India, WP 316/1999 (2001.11.02) (affaire de tabagisme dans un lieu public)
WP(C)N° 316 DE 1999
Requête en référé (civile) n° 316/1999
MURLI S.DEORA Pétitionnaire(s)
CONTRE
UNION DE L'INDE & ORS Intimé(s)
(Avec demande(s) pour les directions et en prenant les annexes telles qu'elles sont enregistrées)
Date : 02/11/2001 Cette pétition a été appelée à être entendue aujourd'hui.
CORAM :
L'HONORABLE MONSIEUR LE JUGE MB SHAH L'HONORABLE MONSIEUR LE JUGE RP SETHI
Pour le(s) requérant(s) Mme Indira Jaisingh, Sr. Adv.
M. RS Suri,avocat.
Pour le(s) défendeur(s) M. Soli J Sorabjee, AG UOI M. Vipin Sanghi, Adv.
M. Prateek Jalan, avocat.
M. C Radhakrishnan, avocat.
M. P Parmeswaran, avocat.
Pour l’État du Gujarat M. SK Sabharwal, Adv.
Mme Nirmala Gupta, avocate.
Mme Alka Agarwal, avocate pour M/s IM Nanavati Associates, avocats.
Pour l’État du Meghalaya M. Ranjan Mukherjee, Adv.
Pour l’État du Raj. M. MPS Tomar, Adv.
M. Jabar Singh, avocat de Mme Sandhya Goswami, avocate.
Pour l’État du Sikkim M. A Mariaputham, Adv.
Mme Aruna Mathur, avocate.
Pour le gouvernement de M. VG Pragasam, Adv.
Pondichéry
M. Rahul Ray, avocat.
M. Umesh Kumar Khaitan, avocat.
Pour l’État du Nagaland, M. Sanjay K Shandilya, avocat pour Mme VD Khanna, avocate.
Pour l'Arunachal Pradesh, M. Anil Shrivastav, Adv.
M. Ashok Sagar, avocat.
Mme Sonu Bhatnagar, avocate de M. Rajan Narain, avocat.
…2/-
– 2 –
Pour l’État de Goa Mme A Subhashini, Adv.
Pour l’État de l’Uttar Pradesh, M. Ajay K Agrawal, Adv.
Mme Sangeeta Sharma, avocate.
État de l'Uttaranchal M. Ajay K Agrawal, Adv.
M. Mahesh Chandra, avocat.
État d'Assam Mme Krishna Sarma, avocate.
Mme Asha G Nair, avocate.
Mme Ngangom Junior Luwang, Adv.
M. Aruneshwar Gupta, avocat (NP)
APRÈS avoir entendu l'avocat, le tribunal a rendu l'ORDONNANCE suivante
…L…….I….T…….T…….T…….T…….T…….T……….J .SP2 A entendu les avocats des parties.
Conscient de la gravité de la situation et considérant les effets néfastes sur les fumeurs et les fumeurs passifs, la Cour a ordonné et interdit de fumer dans les lieux publics et a émis
des directives, aux termes de l'ordonnance signée, à l'Union de l'Inde, aux gouvernements des États ainsi qu'aux territoires de l'Union pour prendre des mesures efficaces afin de garantir l'interdiction de fumer dans les lieux publics, à savoir :
.SP1
1. Auditoriums
2. Bâtiments hospitaliers
3. Institutions de soins
4. Établissements d'enseignement
5. Bibliothèques
6. Palais de justice
7. Fonction publique
8. Transports publics, y compris les chemins de fer
.SP2 Le greffier général de cette Cour est chargé d'informer les gouvernements des États/territoires de l'Union ainsi que les commissaires de police, comme mentionné dans l'ordonnance des tribunaux datée du 31 août 2001 et du 28 septembre 2001, de soumettre leur rapport de conformité à cette Cour dans un délai de cinq semaines à compter d'aujourd'hui.
L’Union indienne devra également déposer sa réponse dans les plus brefs délais.
Énumérez cette question après six semaines.
.SP1 (DL Chugh) (KK Chadha)
Maître de la Cour Maître de la Cour L'ordonnance signée est versée au dossier
À LA COUR SUPRÊME DE L'INDE
JURIDICTION CIVILE D'ORIGINE
REQUÊTE CIVILE N° 316 DE 1999
Murli S. Deora … Pétitionnaire
Contre
Union de l’Inde et autres … Intimés
COMMANDE
J'ai entendu les éminents conseils des parties.
L’article 21 de la Constitution de l’Inde garantit notamment que nul ne peut être privé de la vie sans une procédure légale régulière. Alors, pourquoi un non-fumeur devrait-il être atteint de diverses maladies, notamment du cancer du poumon ou du cœur, simplement parce qu’il est obligé de se rendre dans des lieux publics ? N’est-ce pas indirectement le priver de la vie sans aucune procédure légale ? La réponse est évidemment « oui ». Il est incontestable que fumer est nocif pour la santé et peut affecter la santé des fumeurs, mais il n’y a aucune raison que la santé des fumeurs passifs soit également affectée. En tout état de cause, il n’y a aucune raison de contraindre les non-fumeurs à être les victimes impuissantes de la pollution de l’air.
L’énoncé des objectifs et des motifs de la loi de 1975 sur la réglementation de la production, de la distribution et de la distribution des cigarettes stipule notamment que « fumer des cigarettes est une habitude nocive qui, au fil du temps, peut entraîner de graves risques pour la santé. Des recherches menées dans diverses parties du monde ont confirmé qu’il existe un lien entre le tabagisme et le cancer du poumon, la bronchite chronique ; certaines maladies du cœur et des artères ; le cancer de la vessie, de la prostate, de la bouche, du pharynx et de l’œsophage ; l’ulcère gastroduodénal, etc., font également partie des effets néfastes du tabagisme. »
De même, l’énoncé des objectifs et des motifs du projet de loi de 2001 sur les cigarettes et autres produits du tabac (interdiction de la publicité et réglementation du commerce, de la production, de l’approvisionnement et de la distribution) prévoit que « le tabac est universellement considéré comme l’un des principaux dangers pour la santé publique et est responsable directement ou indirectement d’environ huit cent mille décès par an dans le pays.
Il a également été constaté que le traitement des maladies liées au tabac et la perte de productivité qui en résulte coûtent au pays près de 13 500 millions de roupies par an, ce qui compense largement tous les avantages générés par l’industrie du tabac sous forme de revenus et d’emplois.
Dans cette optique, lorsque cette requête en vertu de l’article 32 de la Constitution de l’Inde a été présentée pour ordonnance le 31 août 2001, nous avons rendu une ordonnance pour la mise en œuvre de la loi de 1975. À ce moment-là, le procureur général ainsi que les avocats des parties ont fait valoir que, compte tenu des effets nocifs du tabagisme, il était nécessaire d’interdire de fumer dans les lieux publics. Sur cette demande, nous avons demandé une réponse du gouvernement central. Comme aucune déclaration sous serment n’a été déposée dans le délai imparti par le gouvernement central, le 28 septembre 2001, nous avons été priés d’ajourner l’affaire. Aujourd’hui également, lorsque l’affaire a été portée à l’audience, aucune réponse n’a été déposée au nom du gouvernement central. Cependant, le procureur général, avec toute l’emphase dont il dispose, a proposé que l’ordonnance appropriée interdisant de fumer dans les lieux publics soit adoptée. L’avocat du requérant a également soumis un avis dans ce sens. Les avocats des autres défendeurs ont également soutenu cette position.
La pétition souligne que le tabac contient des substances nocives, notamment de la nicotine, du goudron, des substances potentiellement cancérigènes, du monoxyde de carbone, des substances irritantes, asphyxiantes et des particules de fumée qui sont à l'origine de nombreuses maladies, dont le cancer. On prétend que trois millions de personnes meurent chaque année des suites de maladies liées à la consommation de produits du tabac, dont un million dans les pays en développement comme l'Inde. L'Organisation mondiale de la santé aurait estimé que les décès liés au tabac peuvent atteindre le chiffre impressionnant de sept millions par an. Selon cette organisation, au cours du dernier demi-siècle, dans les pays en développement seulement, le tabagisme a tué plus de soixante millions de personnes. Le tabagisme contribue également à la pollution de l'air. Outre le cancer, le tabagisme est responsable de diverses autres maladies mortelles pour l'humanité.
Il est également indiqué que des dispositions légales sont en cours d'élaboration pour interdire de fumer dans les lieux publics et que le projet de loi présenté au Parlement est en cours d'examen par une commission spéciale. L'État du Rajasthan a déclaré avoir adopté la loi n° 14 de 2000 interdisant de fumer sur les lieux de travail ou d'utilisation publics et dans les véhicules de service public de cet État. Il est indiqué qu'à Delhi, il est également interdit de fumer dans les lieux publics.
Le procureur général de l'Inde soutient, comme le font tous les avocats des autres parties, que, compte tenu des effets néfastes du tabagisme dans les lieux publics, il serait dans l'intérêt des citoyens d'interdire de fumer dans les lieux publics jusqu'à ce que la disposition légale soit prise et mise en œuvre par un texte législatif. Les personnes qui ne fument pas ne peuvent être contraintes ou soumises au tabagisme passif en raison des actes des fumeurs.
Conscients de la gravité de la situation et considérant les effets néfastes du tabagisme sur les fumeurs et les fumeurs passifs, nous ordonnons et interdisons de fumer dans les lieux publics et donnons des directives à l'Union indienne, aux gouvernements des États ainsi qu'aux territoires de l'Union pour qu'ils prennent des mesures efficaces afin de garantir l'interdiction de fumer dans les lieux publics, à savoir :
1. Auditoriums
2. Bâtiments hospitaliers
3. Établissements de santé
4. Établissements d'enseignement
5. Bibliothèques
6. Palais de justice
7. Fonction publique
8. Transports publics, y compris les chemins de fer.
Le procureur général de l'Inde a assuré au tribunal que l'Union indienne prendrait les mesures efficaces nécessaires pour donner une large publicité à cette ordonnance par le biais des médias électroniques et imprimés afin de sensibiliser le grand public à cette ordonnance d'interdiction de fumer.
Nous demandons également au greffier général d'informer les gouvernements des États/territoires de l'Union ainsi que les commissaires de police mentionnés dans nos ordonnances du 31 août 2001 et du 28 septembre 2001 de cette Cour, avec des instructions pour soumettre leur rapport de conformité à cette Cour dans un délai de cinq semaines à compter d'aujourd'hui. L'Union de l'Inde déposera également sa réponse au plus tôt.
Liste après six semaines.
…………………………J.
(M.B. Shah)
Nouvelle Delhi; ………………………….J.
2 novembre 2001. (RP Sethi)