IDLADS contre Ministère du Développement Agraire et de l'Irrigation et Service National des Forêts et de la Faune (Action en Conformité, 04399-2024-0-1801-JR-DC-05)

En 2022, le président du Pérou a déclaré l'urgence climatique nationale comme une question d'intérêt national en vertu du décret suprême n° 003-2022-MINAM. Voir : https://busquedas.elperuano.pe/dispositivo/NL/2033317-1 et https://www.gob.pe/institucion/minam/noticias/578993-gobierno-declara-de-interes-nacional-la-emergencia-climaticaLe décret décrit les mesures à prendre, y compris certaines dispositions qui créent des délais d'action. Instituto de Defensa Legal del Ambiente y el Desarrollo Sostenible Pérou (IDLADS) a contesté l’inaction du gouvernement face au décret.

En mai 2025, la Cour de justice péruvienne de Lima a confirmé l'« action de conformité », ordonnant au ministère du Développement agraire et de l'Irrigation et au Service national des forêts et de la faune sauvage (SERFOR) de « se conformer aux dispositions de l'article 3, alinéa 9, du décret suprême déclarant l'urgence climatique d'intérêt national […] dans un délai de 10 jours et, par conséquent, de privilégier les mesures visant à renforcer la gouvernance forestière et à contrôler la déforestation […] ». Jugement (2025), disponible à l'adresse https://elaw.org/wp-content/uploads/2025/06/EN-Court-decision-admitting-the-petition-in-Peru-climate-change.pdf, p. 7.  

Les dispositions pertinentes, que le défendeur n’a pas respectées, exigent que le ministère et le SERFOR « donnent la priorité aux mesures visant à renforcer la gouvernance forestière et le contrôle de la déforestation dans le but de réduire la déforestation jusqu’à 30% d’ici 2030, en promouvant une agriculture durable » [para. 20] en mettant en œuvre certaines mesures énumérées qui comprennent l’attribution de titres aux communautés autochtones, la promotion de l’utilisation du géoréférencement et le développement d’études pour estimer l’exploitation forestière illégale et le commerce illégal du bois au Pérou.

La Cour a jugé que la demande remplissait les conditions minimales d'une action de conformité, étant donné que l'ensemble des mesures à mettre en place est clair et ne nécessite pas d'interprétation supplémentaire ; que le mandat légal n'est pas sujet à controverse complexe ni à interprétations divergentes ; et que le mandat à respecter n'est pas contraire à la loi. Paragraphes 20 à 24. Enfin, elle a conclu que la réticence des défendeurs à se conformer aux dispositions justifiait de déclarer la demande fondée. Paragraphe 25.  

Veuillez noter que la Cour n'a pas déclaré l'état d'urgence climatique, contrairement à ce que le gouvernement avait déjà déclaré dans le décret susmentionné. L'article premier du décret précise que la déclaration a été émise afin de faciliter l'exécution urgente de mesures visant à mettre en œuvre l'action climatique conformément aux dispositions des Contributions déterminées au niveau national pour 2030. 

The decision was upheld on appeal in July, 2025.