Bangladesh — Farooque c. Gouvernement du Bangladesh WP 891 de 1994 (2001.07.15) (Affaire de pollution industrielle)

À LA COUR SUPRÊME DE LA HAUTE COUR DU BANGLADESH (JURIDICTION SPÉCIALE D'ORIGINE)

WRIT PETITION N° 891 DE 1994 Concernant : Une requête en vertu de l'article 102(1) et (2) de la Constitution de la République populaire du Bangladesh.

- Et -

En ce qui concerne le décès du Dr Mohiuddin Farooque, secrétaire général de l'Association des avocats de l'environnement du Bangladesh (BELA), Mme Syeda Rizwana Hasan, directrice (programme), représentant l'Association des avocats de l'environnement du Bangladesh (BELA)…. Pétitionnaire

- Contre -

Bangladesh et autres …… Répondants.

Mme Syeda Rizwana Hasan avec M. Md. Iqbal Kabir, avocat… Pour le pétitionnaire M. Md. Zahirul Islam Mukul, AAG… Pour les intimés.

Entendu : les 17, 25 juin et 15 juillet 2001 Jugement : le 15 juillet 2001.

Présent:

M. le juge Md. Joynul Abedin et M. le juge ABM Khairul Haque. ABM Khairul Haque, J :

1) Cette règle a été émise à la demande de feu Dr Mohiuddin Farooque, alors secrétaire général de l'Association des avocats de l'environnement du Bangladesh (BELA en abrégé), une association enregistrée en vertu de la loi sur l'enregistrement des sociétés, 1860, portant le numéro d'enregistrement 1457 (17) daté 18-2-1992. Le Dr Farooque, par une résolution du comité d'exécution de BELA en date du 30-5-1994, a été autorisé à représenter ladite association, à déplacer la Haute Cour de la Cour Suprême du Bangladesh, en vertu de l'article 102 de la Constitution du Bangladesh, priant pour un soulagement approprié concernant la question du contrôle de la pollution provenant des industries/usines situées à travers le pays.

2) BELA a été enregistrée en tant qu'association en vertu de la loi sur l'enregistrement des sociétés de 1860, avec pour buts et objets, entre autres, d'organiser et d'entreprendre des actions et mesures juridiques ou administratives pour protéger, préserver, conserver ou rétablir les systèmes environnementaux et écologiques, pour protéger les écosystèmes sensibles et fragiles sur le plan environnemental, y compris la protection des groupes vulnérables, protéger la diversité biologique, prendre des mesures sur les questions environnementales ou écologiques concernant les activités de développement. BELA est active dans le domaine de l'environnement, de l'écologie et des domaines d'intérêt public connexes depuis 1991, avant même son enregistrement officiel en tant qu'association. Depuis sa création en 1992, il a entrepris des études détaillées sur l'environnement et l'écologie et ses vastes contributions dans ces domaines lui ont valu sa réputation et sa reconnaissance tant au pays qu'à l'étranger.
3) Cette règle a été émise appelant le gouvernement du Bangladesh représenté par le secrétaire du ministère de l'Industrie et d'autres à justifier pourquoi aucune instruction ne devrait être donnée pour mettre en œuvre la décision du gouvernement en date du 5 juin 1986, publiée dans le Gazette du Bangladesh du 7 août 1986 (Annexe C à la pétition).

4) Cette partie du monde, qui est maintenant connue sous le nom de Bangladesh, a toujours été un pays essentiellement agricole et, au début, la pollution ne s'y est jamais fait sentir. Depuis le début des années 60, par nécessité, des industries de toutes sortes ont commencé à surgir lentement. Bien qu'à cette époque, les questions de pollution ne soient pas venues à l'esprit de quiconque, certaines dispositions ont été prévues dans la loi sur les usines de 1965 (loi n° IV de 1965) plutôt comme mesure de précaution contre d'éventuels accidents industriels que comme mesure de dissuasion contre toute menace de pollution. Le chapitre III traite de la santé et de l'hygiène dans une usine. L'article 13 dudit chapitre traite de l'élimination des déchets et des effluents. La règle 13 du règlement sur les usines de 1979 prévoit des dispositions similaires. Par la suite, l'ordonnance de 1970 sur le contrôle de la pollution des eaux du Pakistan oriental (ordonnance V de 1970) a été promulguée pour assurer le contrôle, la prévention et la réduction de la pollution des eaux dans ce qui était alors le Pakistan oriental. L’article 2 de ladite ordonnance définit les travaux « pollution » et « déchets » entre autres, de la manière suivante : « 2. ……………..

(un) …………………….

(b) "pollution" désigne une telle contamination ou autre altération des propriétés physiques, chimiques ou biologiques de toute eau, y compris un changement de température, de goût, de couleur, de turbidité ou de couleur des eaux, ou un tel rejet de tout liquide, gazeuse, solide, radioactive ou autre substance dans les eaux qui créera ou est susceptible de créer une nuisance ou de rendre ces eaux nocives, préjudiciables ou préjudiciables à la santé, à la sécurité ou au bien-être publics, ou aux activités domestiques, commerciales, industrielles, agricoles, récréatives, ou d'autres utilisations bénéfiques légitimes, ou au bétail, aux animaux sauvages, aux oiseaux, aux poissons ou à toute autre vie aquatique ; ……………………………….
………………………………

(h) « déchets » désigne les eaux usées sanitaires, les rejets industriels et toutes autres substances liquides, gazeuses, solides, radioactives ou autres qui peuvent polluer ou ont tendance à polluer les eaux.

5) Après la libération du Bangladesh, cette ordonnance a été abrogée et remplacée par l'Ordonnance de 1977 sur le contrôle de la pollution de l'environnement (Ordonnance n° XIII de 1977) (Ordonnance en abrégé), pour prévoir le contrôle, la prévention et la réduction de la pollution de l'environnement du Bangladesh. Bangladesh. L’article 2 de ladite ordonnance définit notamment le mot « environnement » comme suit :

« 2 …………………………………….

(un) ………………………………….

(f) « environnement » désigne l’environnement constitué par l’air, l’eau, le sol, la nourriture et l’abri qui peut soutenir ou influencer la croissance de la vie d’un individu ou d’un groupe d’individus, y compris toutes les espèces de flore et de faune.

6) Ladite ordonnance prévoit la constitution d'un conseil, à savoir le Conseil de contrôle de la pollution de l'environnement. L'article 5 de l'ordonnance définit la fonction du Conseil. En outre, il existe une cellule de mise en œuvre, dirigée par un directeur, chargée de mettre en œuvre les politiques du Conseil et les projets approuvés par le gouvernement.

7) Il semble qu'en temps utile, une enquête ait été menée par le Département de Contrôle de la Pollution de l'Environnement. Ils ont constaté que le déséquilibre écologique est continuellement provoqué par le rejet de divers déchets industriels dans l’air et les plans d’eau. Ils ont également constaté que l'intensité de la pollution causée par les usines et les unités industrielles dépend de leur type, de leur emplacement, des matières premières, des effets chimiques, du processus de production et du rejet de polluants gazeux, liquides et solides dans l'environnement naturel. Après l'enquête, l'intimé n°2 par une notification portant le numéro EPC/8.1/4c-1/85/419 en date du 5-6-1986, publiée dans la Gazette du Bangladesh le 7 août 1986 a précisé les noms et adresses des 903 les industries et usines considérées comme pollueurs et classées comme suit :

« (a) Tanneries (176 numéros)
b) Industries du papier et de la pâte à papier (5 numéros)
c) Moulins à sucre (16 numéros)
d) Distilleries (3 numéros)
e) Aciéries (57 numéros)
f) Industries textiles (298 numéros)
g) Industries des engrais (5 numéros)
h) Industries des insecticides et des pesticides (25 numéros)
i) Industries chimiques (23 numéros)
j) Industries du jute (n° 92)
k) Cimenteries (3 numéros)
l) Industries du caoutchouc et du plastique (34 numéros)
(m) Produits pharmaceutiques (166 numéros) ». Ladite notification mentionne également que le Gouvernement, afin de lutter contre les effets néfastes de la pollution causée par les industries/usines, a pris les décisions suivantes :

« 2 ……………………………..

a) Le ministère de l’Industrie veillera à ce que les industries ne disposant pas de système de contrôle/protection contre la pollution environnementale adoptent des mesures de contrôle de la pollution au cours des trois prochaines années.

(b) Lors de l'approbation d'une nouvelle unité industrielle, le ministère de l'Industrie veillera à ce que les mesures nécessaires de contrôle et de protection de la pollution de l'environnement soient adoptées par lui. » La décision du Gouvernement exige également que le Département de contrôle de la pollution de l'environnement, représenté par les défendeurs n° 4 et 5, apporte la coopération nécessaire au ministère de l'Industrie dans la mise en œuvre des décisions ci-dessus.

8) Le grief du pétitionnaire BELA, dans cette requête écrite, est qu'il a effectué plusieurs enquêtes à travers le pays pour évaluer l'amélioration, le cas échéant, apportée à l'écologie du pays en réduisant les effets néfastes de la pollution causée par l'énorme nombre d'industries/usines identifiées par le gouvernement lui-même et spécifiquement signalées dans la notification du 7 août 1986 (annexe C à la pétition), mais, dans sa plus grande consternation, il n'a trouvé aucune preuve d'une quelconque mesure efficace de poursuite judiciaire prise contre l'un des 903 industries/usines pour freiner leurs rejets continus d'affluents et de déchets dans l'air et les plans d'eau. Au contraire, cette pollution se poursuit sans relâche, sans contrôle et sans discernement, non seulement par les industries/usines identifiées par le gouvernement comme mentionnées dans la liste publiée. dans la notification de la Gazette du 7.8 1986, mais dans de nombreuses nouvelles industries/usines ont vu le jour depuis lors et polluent gravement l'environnement et l'écologie, mettant en danger la vie et ses systèmes de soutien, les défendeurs ont donc manqué à leurs devoirs et obligations statutaires qui leur ont été imposés par le dispositions de l’ordonnance. En tant que tel, étant lésé, feu le Dr Mohiuddin Farooque, au nom de BELA, a obtenu la présente règle. Mais il est décédé pendant que le règlement était en vigueur et Mme Syeda Rizwana Hasan, directrice (programme) de BELA, a été autorisée, par une résolution du comité exécutif de BELA, prise le 30.6.2001, à représenter BELA dans le présent mandat. pétition.

9) Mme Syeda Rizwana Hasan, directrice (programme) de BELA et également avocate de cette Cour, comparaît avec M. M. Iqbal Kabir, avocat, pour soutenir la règle, tandis que M. Md. Zahurul Islam Mukul, procureur adjoint. Général, comparaît au nom des intimés.

10) Cette requête est de la nature d'un litige d'intérêt public, en tant que tel, la première question qui se pose est celle de savoir si BELA a qualité pour agir pour maintenir cette demande en tant que personne lésée en vertu de l'article 102 de la Constitution de la République populaire du Bangladesh.

11) Dans ce cas, aucun membre individuel des membres de BELA ne prétend avoir été directement ou spécialement affecté par les polluants toxiques causés par le rejet d'affluents et de déchets. Le pétitionnaire affirme plutôt que les bénéficiaires de cette pétition écrite sont les personnes. , les habitants de ce pays et pas seulement les membres de BELA. BELA, en tant qu'association enregistrée d'avocats, propage les droits du peuple du Bangladesh et défend sa cause pour profiter de sa propre vie, sans pollution, comme le lui a accordé le Seigneur dans sa miséricorde illimitée. Il ressort du récit de la requête écrite que BELA est directement impliquée depuis sa création dans la préservation de l'environnement contre les effets néfastes du déséquilibre écologique créé par la création insensée et imprudente de risques environnementaux en violation de différentes dispositions juridiques promulguées dans à cet égard et puisque BELA essaie de faire respecter le droit à la vie en tant que droit fondamental des millions de personnes au Bangladesh tel que consacré dans l'article 32 de la Constitution, il relève de l'expression personne lésée apparaissant dans l'article 102 de la Constitution et a locus qualité pour maintenir la présente pétition. À cet égard, il serait éclairant de citer Mustafa Kamal, J (comme l'était alors sa seigneurie) dans l'affaire Dr. Mohiuddin Farooque Vs. Bangladesh 49 DLR (AD) (1997)1, où la question du locus standi de BELA elle-même a été examinée en détail. Mustafa Kamal, J a tenu ce qui suit :

« ….. il est évident que l’association appelante, en tant qu’association environnementale d’avocats, est une personne lésée, car la cause qu’elle défend, tant en matière de droits fondamentaux que de recours constitutionnels, est la cause d’un nombre indéterminé de personnes concernant un sujet d’intérêt public et il apparaît, à la lecture de la requête elle-même, qu’elle a consacré son temps, son énergie et ses ressources aux effets néfastes présumés du FAP-20, qu’elle agit de bonne foi et qu’elle ne cherche pas à servir un objectif indirect. Elle a pris grand soin d’établir qu’elle n’est pas un importun. Sous réserve de ce qui émergera après que les intimés auront exposé leur cause lors de l’audition de la requête, l’appelant ne peut se voir refuser l’entrée au stade préliminaire sur la base des allégations faites dans la requête » (paragraphe 52).

12) L’importance des litiges d’intérêt public a déjà été établie dans divers jugements des tribunaux supérieurs de notre pays voisin, l’Inde. En examinant le respect des dispositions de diverses lois du travail en ce qui concerne les ouvriers employés dans les travaux de construction, le juge Bhagwati (comme son Excellence l’appelait alors) a exposé avec force la position juridique il y a près de 20 (vingt) ans de cette manière dans l’affaire People’s Union for Democratic Rights Vs. Union of India, 1982 SC 1473 : « … Les litiges d’intérêt public sont portés devant les tribunaux non pas dans le but de faire valoir les droits d’un individu contre un autre comme c’est le cas dans le cas des litiges ordinaires, mais dans le but de promouvoir et de défendre l’intérêt public qui exige que la violation de la constitution ou des droits légaux d’un grand nombre de personnes pauvres, ignorantes ou dans une situation sociale ou économique défavorisée ne passe pas inaperçue et sans réparation. « Cela serait destructeur de l’État de droit, qui constitue l’un des éléments essentiels de l’intérêt public dans toute forme de gouvernement démocratique. L’État de droit ne signifie pas que la protection de la loi doit être réservée à quelques privilégiés ou que la loi doit être prostituée par des intérêts particuliers pour protéger et maintenir le statu quo sous le couvert de l’application de leurs droits civils et politiques. Les pauvres ont droit à des droits civils et politiques et l’État de droit leur est également destiné, même si aujourd’hui il n’existe que sur le papier et non dans la réalité » (paragraphe 2).

13) Dans ces circonstances, nous n'hésitons pas à considérer que BELA étant enregistrée en tant qu'association ayant pour buts et objectifs, entre autres, d'entreprendre des actions en justice pour protéger, préserver et rétablir les systèmes environnementaux et écologiques et étant profondément active et agissante dans ce domaine d'intérêt public, elle relève de l'expression « personne lésée » au sens de l'article 102 de la Constitution.

14) Lors de l'audience sur la règle, un affidavit supplémentaire a été déposé au nom du pétitionnaire le 15 juillet 2001, soulignant les développements juridiques et autres dans ce domaine depuis la publication de la règle en 1994.

15) Mme Syeda Rizwana Hasan, l'éminente avocate, soutient que leurs enquêtes montrent que bien que le gouvernement, par une enquête, ait lui-même identifié les usines et les unités industrielles créant un déséquilibre écologique en raison du rejet de divers déchets industriels dans l'air et les plans d'eau et ait publié un notification du 7-8-1986 (Annexe-C) montrant les types d'usines qui polluent l'environnement mais qui, en violation de leurs obligations légales déclarées, n'ont pas mis en œuvre leurs propres décisions prises et relatées dans l'article 2 de la notification de la Gazette du 7-8-1986 . Elle se réfère à cet égard à la réponse datée du 11-7-1994 (Annexe-H) émise par la Bangladesh Chemical Industries Corporation (BCIC en abrégé) qui contient un rapport intitulé « Environmental Management in BCIC ». En outre, elle fait référence à un certain nombre de coupures de journaux (série Annexe-D) montrant une détérioration continue de la pollution environnementale au Bangladesh. Elle fait également référence à la nouvelle liste préparée par le ministère de l'Environnement (Annexe-I). Cette nouvelle liste, affirme-t-elle, a identifié un nombre total de 1 176 industries/usines à travers le pays comme pollueurs, ce qui montre seulement que le nombre d'industries/usines polluantes est en augmentation, soulignant l'échec total à réduire les effets néfastes de la pollution dans le pays. pays par les répondants. À ce titre, elle prie pour que les défendeurs soient invités à mettre en œuvre la politique déclarée du gouvernement formulée dès 1986 dans la notification au Journal officiel publiée le 7-4-1986 (Annexe-C) à la lumière de « evsjv‡ ». k cwi‡ek msiY AvBb, 1995 (Loi n° 1 de 1995) Bangladesh Paribesh Songrakhkhan Ain) (Loi en abrégé), une nouvelle loi pour la préservation de l'environnement au Bangladesh.

Au nom des intimés, M. Md. Zahurul Islam, procureur général adjoint, dépose un affidavit en opposition.

16) Après une guerre de libération historique, le peuple du Bangladesh a établi son propre pays indépendant et souverain et, par l'intermédiaire de son Assemblée constituante, s'est doté d'une Constitution. Un moyen simple de comprendre et d’apprécier les dispositions de la Constitution est de consulter son préambule. Le paragraphe 3 du préambule se lit comme suit :

« ……. S’engageant à ce que l’objectif fondamental de l’État soit de réaliser, par le biais du processus démocratique, une société socialiste, libre de toute exploitation, une société dans laquelle l’État de droit, les droits fondamentaux de l’homme et la liberté, l’égalité et la justice politique, économique et sociale seront garantis à tous les citoyens. » Ce paragraphe du préambule glorifie l’engagement de la nation à établir une société dans laquelle l’État de droit, les droits fondamentaux de l’homme et la liberté, entre autres, seront garantis à tous les citoyens.

17) La partie III de la Constitution consacre les droits fondamentaux du peuple sous le titre « Droits fondamentaux ». Ce chapitre contient les articles 26 à 47A, l'article 26 déclare que les lois incompatibles avec le droit fondamental à la vie et à la liberté personnelle sont interdites. L'article 32 est ainsi rédigé :

« 32. Nul ne peut être privé de sa vie ou de sa liberté personnelle, sauf en conformité avec la loi. » Cette déclaration de la Constitution n’est pas un simple vain mot. Ces garanties sont de nature fondamentale, accordées au peuple du Bangladesh par sa Constitution. L’expression « vie » consacrée par l’article 32 comprend tout ce qui est nécessaire pour lui donner un sens et une vie digne d’être vécue, comme, entre autres, le maintien de la santé est de la plus haute importance et la préservation de l’environnement et des conditions d’hygiène sont d’une importance primordiale pour ce maintien de la santé, dont l’absence peut mettre en péril la vie du citoyen. Naturellement, si la vie des habitants vivant autour des usines concernées est en danger, l’application de l’article 32 devient inévitable car non seulement le droit à la vie mais aussi une vie pleine de sens est un droit fondamental inaliénable des citoyens de ce pays.

18) En Inde, la première avancée importante à cet égard a eu lieu dans l'affaire Rural Litigation And Entitlement Kendra c. State of UP AIR 1985 SC 652, connue sous le nom d'affaire Doon Valley. La vallée de Dehradum en Inde est entourée d'un côté par la chaîne de l'Himalaya et de l'autre par les fleuves Gange et Yamuna. Elle a été une région magnifique, mais en raison de l'exploitation incontrôlée du calcaire, son paysage a perdu sa beauté d'antan. Dans cette affaire, une lettre reçue du Rural Litigation and Entitlement Kendra, Dehradum, a été traitée comme une requête et la Cour suprême, par son arrêt et son ordonnance du 12 mars 1985, AIR SC 652, a ordonné la fermeture des mines de catégorie « A » situées dans les limites municipales de Mussoorie et, ce faisant, a statué comme suit au paragraphe 6 :

« Cette perturbation environnementale doit cependant être mise en balance avec la nécessité d’exploiter des carrières de calcaire à des fins industrielles dans le pays et nous avons pris cet aspect en compte lors de la prise de cette ordonnance. » Dans l’affaire Doon Valley susmentionnée, plusieurs comités ont été nommés et leurs rapports et plans ont été examinés par la Cour suprême et de nouvelles directives ont été données de temps à autre. Cependant, dans le jugement ultérieur rapporté dans AIR 1987 SC 359, examinant les questions de savoir si les baux miniers peuvent être autorisés à poursuivre des opérations minières sans nuire en aucune façon à l’environnement ou à l’équilibre écologique ou sans mettre en danger les individus, le bétail et les terres agricoles, la Cour suprême de l’Inde a répondu comme suit :

« 17 …….. Il appartient au Gouvernement et à la Nation, et non au Tribunal, de décider si les gisements doivent être exploités au détriment de l’écologie et des considérations environnementales ou si les besoins industriels doivent être satisfaits d’une autre manière.

19) Le gouvernement, tant au niveau du Centre que de l'État, doit réaliser et rester conscient du fait que l'enjeu en la matière est vaste et de grande envergure. Les conséquences néfastes dureraient longtemps. Une fois cette situation indésirable installée, les modifications ou les réparations ne seraient plus possibles. La verdure de l'Inde, comme certains en doutent, pourrait périr et le désert du Thar pourrait étendre ses limites.

20) …… Nous ne sommes pas inconscients du fait que les ressources naturelles doivent être exploitées à des fins de développement social, mais nous ne pouvons pas oublier en même temps que l’exploitation des ressources doit être effectuée avec l’attention et le soin requis afin que l’écologie et l’environnement ne soient pas gravement affectés, qu’il n’y ait pas d’épuisement des ressources en eau et qu’une planification à long terme soit entreprise pour maintenir la richesse nationale. Il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’un patrimoine permanent de l’humanité et qu’il n’est pas prévu qu’il soit épuisé en une génération. » (Ranganth Misra, J.)

21) En arrière-plan de cette position juridique, considérons maintenant le grief de BELA soulevé au nom des habitants du Bangladesh. Il ne fait aucun doute que le gouvernement de l’époque n’avait pas totalement oublié le problème de la pollution de l’environnement au Bangladesh et, bien que lentement, il a pris l’initiative de promulguer l’ordonnance de 1977 sur le contrôle de la pollution de l’environnement. Cette ordonnance prévoit la création d’un conseil de contrôle de la pollution de l’environnement et également la nomination d'un directeur qui sera le chef exécutif de la cellule de mise en œuvre créée dans le but d'exécuter les politiques du Conseil.

22) En temps voulu, cela a été entrepris par le Département de l'Environnement, Contrôle de la Pollution. Ladite enquête a identifié les types d'usines polluant l'environnement et ces usines et unités industrielles ont également été classées en 13 (treize) classes, totalisant 903 usines et unités industrielles. La classification avec la liste des usines et unités industrielles identifiées par le gouvernement comme polluant l'environnement a été publiée dans la Gazette du Bangladesh le 7-8-1986 (Annexe-C). Lors d'une enquête ultérieure jusqu'à la dernière, le ministère de l'Environnement a identifié un nombre total de 1 176 usines et unités industrielles polluant l'environnement (Annexe I à l'affidavit supplémentaire).

23) Entre-temps, la loi de 1995 a remplacé l'ordonnance antérieure. La loi crée la Direction de l'environnement qui est dirigée par un directeur général. L'article 4 de la loi décrit les pouvoirs et fonctions du directeur général.

24) Il semble que la sous-section 1 de la section 4 autorise le directeur général à prendre toutes les mesures jugées opportunes et nécessaires pour la conservation de l'environnement, l'amélioration des normes environnementales et le contrôle et l'atténuation de la pollution de l'environnement et peut donner les des instructions écrites à toute personne pour l’exercice de ses fonctions en vertu de la Loi. L'alinéa 2(d) autorise le directeur général à donner des conseils ou des directives, selon le cas, à toute personne concernant toute matière dangereuse et l'utilisation, la conservation, le transport, l'exportation et l'importation de toute matière dangereuse et/ou de ses ingrédients. L'alinéa 2(e) lui permet d'examiner tout lieu, local, usine, équipement, processus de fabrication ou autres, ingrédients ou substances dans le but d'améliorer l'environnement et de contrôler et atténuer la pollution et peut donner des ordres ou des instructions à l'autorité compétente. ou personne pour la prévention, le contrôle et l’atténuation de la pollution de l’environnement. En vertu de la sous-section 3, des instructions peuvent également être émises prévoyant la fermeture, l'interdiction ou la réglementation de toute industrie ou processus et la personne concernée sera tenue de se conformer à ces instructions.

25) L'article 7 de la Loi envisage des mesures correctives si l'écosystème est menacé. Cette disposition stipule que s'il apparaît au Directeur général qu'une certaine activité cause des dommages à l'écosystème que ce soit directement ou indirectement, il peut, après avoir évalué l'étendue des dommages, ordonner à la personne chargée de prendre les mesures correctives appropriées et cette personne doit être tenu de se conformer à ces instructions.

L'article 9 interdit le rejet de toute pollution excessive de l'environnement provenant de toutes sources, y compris les entreprises commerciales et industrielles.

26) La sous-section 1 de l'article 9 prévoit que lorsque le rejet de toute pollution environnementale se produit au-delà de la limite prescrite par une règle, ou est susceptible de se produire en raison d'un accident ou d'un autre acte ou événement non forcé, la personne responsable de de tels actes ou la personne responsable du lieu où un tel rejet a lieu, sera tenu de prévenir ou d'atténuer la pollution de l'environnement causée par ce rejet. La sous-section 3 exige qu'à la réception d'informations en vertu du présent article concernant tout incident d'accident envisagé en vertu de cette règle, le directeur général prenne, dès que possible, les mesures correctives nécessaires pour prévenir ou atténuer la pollution de l'environnement et cette personne doit sera tenu de prêter au Directeur général toute l'assistance dont il pourrait avoir besoin. La sous-section 4 habilite le directeur général à recouvrer les dépenses à la demande du public engagées en ce qui concerne les mesures correctives visant à contrôler et atténuer la pollution de l'environnement envisagées dans cette disposition.

27) Par la suite, le gouvernement, dans l'exercice de son pouvoir de réglementation conféré par l'article 20 de la loi, a promulgué les Règles de conservation de l'environnement, 1997 (Règles en abrégé). Le Règlement fixe la procédure à suivre pour atteindre les objectifs prévus par la loi. La règle 7 décrit la procédure d'obtention de l'autorisation environnementale et classe également les unités et projets industriels en trois grandes catégories en fonction du degré possible de risque de pollution impliqué, telles que Vert, Orange Ka, Orange-Kha et Rouge.

28) Les unités industrielles et les projets qui ont très peu d'impact polluant sur l'environnement classés comme verts tandis que ceux qui sont dangereux pour l'environnement sont classés comme Orange-ka, Orange-kha et les plus dangereux sont classés comme Rouge. Ces quatre catégories d'unités et de projets industriels sont mentionnées à l'annexe I du Règlement, les annexes 2, 3, 4 et 8 ont fixé respectivement les normes en matière d'air, d'eau, de bruit et d'odeur. Les annexes 10, 11 et 12 des Règles prescrivent également les limites des normes d'émission de divers déchets liquides, gazeux et solides. Les dispositions de la loi et des règles exigent que ces limites standard soient respectées par les unités et projets industriels concernés.

29) Il semble que le grief de BELA soit qu'en dépit de toutes ces dispositions contenues dans la loi et dans les règles, il n'y a pratiquement aucune amélioration dans la lutte et la réduction de la pollution industrielle dangereuse. Les rapports (Annexe-I) préparés par le La Direction de l'Environnement elle-même montre que le nombre d'unités et de projets industriels provoquant une pollution de l'environnement est en augmentation dans tout le Bangladesh. Les documents annexés à la requête et à l'affidavit supplémentaire ultérieur ne sont pas niés par les intimés.

30) Le savant procureur général adjoint comparaissant au nom de l'intimé n° 3 est vague dans ses arguments. Il affirme que le gouvernement prend toutes les mesures possibles pour réduire la pollution de l'environnement, mais n'a pas précisé quelles mesures concrètes sont prises à cet égard par le gouvernement et plus particulièrement par la Direction de l'environnement. Un affidavit d'opposition est déposé au nom du ministère de l'Environnement et des Forêts, le défendeur n° 3. Les faits énoncés dans ledit affidavit sont tout aussi vagues et ne nient pas les allégations de manque de réponse de la part des fonctionnaires dans la mise en œuvre de la lettres de la loi et les décisions du gouvernement prises à cet égard et publiées dans la Gazette du Bangladesh dès le 7-4-1986 (Annexe-C), sans parler des intentions législatives si solennellement glorifiées dans la loi du 1995 et les règles adoptées en 1997. À cet égard, il convient de se référer aux dispositions constitutionnelles garantissant la santé et la moralité publiques. L’article 18(1) se lit comme suit :

« 18(1) L’État considère l’élévation du niveau de nutrition et l’amélioration de la santé publique comme l’un de ses principaux devoirs et adopte notamment des mesures efficaces pour prévenir la consommation, sauf à des fins médicales ou à d’autres fins prescrites par la loi, de boissons alcoolisées et autres boissons enivrantes et de drogues nocives pour la santé » (soulignements de moi).

31) La Constitution impose également en termes clairs les devoirs des citoyens et des fonctionnaires. L’article 21 est ainsi rédigé :

« 21 (I) Il est du devoir de chaque citoyen d’observer la Constitution et les lois, de maintenir la discipline, d’accomplir ses devoirs publics et de protéger les biens publics. (2) Toute personne au service de la République a le devoir de s’efforcer à tout moment de servir le peuple. » (soulignement de moi).

32) Mais malgré les prescriptions constitutionnelles et les dispositions de la loi et du règlement, le hiatus est resté comme avant entre les lettres de loi et leur mise en œuvre dans le domaine de la pollution de l'environnement en raison de l'indifférence des fonctionnaires concernés apathiques, indifférents à les édits constitutionnels si solennellement déclarés aux articles 18 et 32.

33) Le serment d'entrée en fonction des juges de la Cour suprême exige qu'ils préservent, protègent et défendent la Constitution et les lois du Bangladesh. Ce ne sont pas de simples mots vides de sens. Ces paroles de serment glorifiantes font l’éloge de la suprématie du pouvoir judiciaire. Il est désormais bien établi que si le gouvernement ou ses fonctionnaires ne parviennent pas à agir et à s'acquitter des devoirs qui leur sont imposés par les lois de cette République, la Haute Cour de la Cour suprême ne restera pas un spectateur silencieux de l'inertie du gouvernement. une partie du gouvernement ou ses fonctionnaires, afin de justifier leur serment d'office, peuvent émettre, à leur discrétion, les ordres et instructions nécessaires, en vertu de l'article 102 de la Constitution, pour mettre en œuvre les intentions et les objectifs de toute loi à la lettre, dans l'intérêt du peuple du Bangladesh, car tous les pouvoirs de la République appartiennent au peuple et leur exercice au nom du peuple ne peut s'effectuer qu'en vertu et par l'autorité de la Constitution.

34) À cet égard, considérons certaines décisions des cours supérieures de l'Inde. Dans l'affaire Doon Valley évoquée plus haut, la Cour suprême de l'Inde, dans l'exercice de sa compétence épistolaire, a ordonné pour la première fois la fermeture de carrières de calcaire, afin de préserver l'équilibre écologique de la chaîne de Mussorie Hill et également en raison des dangers. à la santé publique.

35) Dans le cas de MMC Mehta V. Union of India AIR 1987 SC 1086, fuite de gaz d'oléum dans l'une des unités de Shriram Foods and Fertilizer Industries avec une sérieuse crainte de catastrophe, la Cour suprême, à la demande de M. MC Mehta, avocat à la Cour suprême, a initialement fermé l'usine, mais après de longues délibérations et beaucoup d'hésitations, il a permis à l'usine de redémarrer, mais sous réserve de nombreuses mesures de sécurité. Le juge en chef PN Bhagwati, examinant la question délicate de la fermeture de l'usine entraînant la perte d'emplois pour des centaines d'employés, une perte économique pour l'entreprise et d'autres questions accessoires, a statué comme suit :

« ….. L’entreprise doit être tenue de veiller à ce que l’activité dangereuse ou intrinsèquement dangereuse dans laquelle elle est engagée soit menée avec les normes de sécurité les plus élevées et si un préjudice résulte de cette activité, l’entreprise doit être absolument responsable de l’indemnisation de ce préjudice et il ne devrait pas être possible de répondre à l’entreprise de dire qu’elle a pris toutes les précautions raisonnables et que le préjudice est survenu sans aucune négligence de sa part.

…. Nous estimons donc que lorsqu'une entreprise est engagée dans une activité dangereuse ou intrinsèquement dangereuse et qu'un préjudice résulte d'un accident survenu dans l'exercice de cette activité dangereuse ou intrinsèquement dangereuse entraînant, par exemple, une fuite de gaz toxique, l'entreprise est strictement et absolument responsable d'indemniser tous ceux qui sont touchés par l'accident et cette responsabilité n'est soumise à aucune des exceptions. …. (Paragraphe 31).
36) Dans l'affaire LK Koolwal c. État du Rajasthan AIR 1988 Raj 2. un certain M. LK Koolwal a saisi la Cour dans sa compétence de requête en rapport avec le grave problème d'assainissement de la ville de Jaipur qui est devenu dangereux pour la vie des citoyens de Jaipur pour obtenir une directive à l'intention de la municipalité. Tout en ordonnant à la municipalité d'éliminer la saleté, les ordures, etc. dans un délai de six mois, le juge DL Mehta de la Haute Cour du Rajasthan a statué comme suit : « Le maintien de la santé, la préservation de l'assainissement et de l'environnement relèvent du champ d'application de l'article 21 de la Constitution car ils affectent négativement la vie du citoyen et cela revient à montrer un empoisonnement et à réduire la vie du citoyen en raison des dangers créés, s'ils ne sont pas maîtrisés. » Paragraphe 3).

37) Le savant juge, tout en confirmant l'application du devoir imposé à l'État, a ajouté ce qui suit : « Si le pouvoir législatif ou le gouvernement de l'État estime que la loi qu'ils ont promulguée ne peut être mise en œuvre, le pouvoir législatif a la liberté de l'abroger, mais la loi qui reste dans les textes législatifs devra être mise en œuvre, en particulier lorsqu'elle concerne le devoir principal. » Paragraphe 10).

38) Sur la question de la pollution de l'eau causée par les tanneries lors du rejet de leurs affluents dans la rivière Gannga ner Kanpur, la Cour suprême de l'Inde a ordonné la mise en place d'usines de traitement primaire, faute de quoi elle a ordonné la fermeture des tanneries concernées. Dans ladite affaire (AIR 1988 SC 1037), le juge KN Singh a statué comme suit :

« Ce tribunal leur a adressé des avis, mais malgré ces avis, de nombreux industriels n’ont pas pris la peine de répondre à ces avis ou de prendre les mesures élémentaires pour le traitement des effluents industriels avant de les déverser dans la rivière. Nous émettons donc des instructions pour la fermeture des tanneries qui n’ont pas pris les mesures minimales requises pour le traitement primaire des effluents industriels. Nous sommes conscients que la fermeture des tanneries peut entraîner du chômage et une perte de revenus, mais la vie, la santé et l’écologie sont plus importantes pour la population. » Paragraphe 21).

39) Dans une autre affaire, tout en ordonnant à la Municipal Corporation of Kanpur de prendre certaines mesures immédiates, la Cour suprême de l’Inde, sur demande de M. MC Mehta (AIR 1988 SC 1115), a statué comme suit : « Le requérant dans l’affaire qui nous occupe n’est sans doute pas un propriétaire riverain. Il est une personne intéressée par la protection de la vie des personnes qui utilisent l’eau qui coule dans le fleuve Gange et son droit de maintenir la pétition ne peut être contesté. La nuisance causée par la pollution du fleuve Gange est une nuisance publique, qui est très répandue et sans discrimination dans ses effets et il ne serait pas raisonnable d’attendre d’une personne en particulier qu’elle engage des poursuites pour y mettre fin, indépendamment de la communauté dans son ensemble. La pétition a été examinée comme un litige d’intérêt public. Au vu des faits et des circonstances de l’affaire, nous sommes d’avis que le requérant est en droit de saisir cette Cour afin de faire appliquer les dispositions statutaires qui imposent des obligations aux autorités municipales et aux conseils constitués en vertu de la Loi sur l’eau. (Paragraphe 16).

40) Dans le cas de V. Lakshmipathy contre. État du Karnataka AIR 1992 Karnataka 57, tout en délivrant un mandamus avec pour instruction de réduire la pollution dans la zone concernée, HG Balkrishna, J. a déclaré ce qui suit :

« Le droit à la vie inhérent à l’article 21 de la Constitution de l’Inde ne manque pas de répondre aux exigences d’une vie de qualité qui n’est possible que dans un environnement de qualité. Lorsque, du fait d’interventions humaines, la qualité de l’air et la qualité de l’environnement sont menacées ou affectées, la Cour n’hésitera pas à utiliser son pouvoir d’innovation dans le cadre de sa compétence épistolaire pour faire respecter et sauvegarder le droit à la vie afin de promouvoir l’intérêt public. Les garanties spécifiques de l’article 21 dévoilent des pénombres façonnées par les émanations de ces assurances constitutionnelles qui les aident à vivre et à se développer. » (Paragraphe 28).

41) De même, dans le cas de Muniswamy Gowda contre. State of Karnataka Air 1998 Karnataka 281, le moulin à riz situé à proximité de la maison d'habitation des pétitionnaires, causant un risque pour la santé en émettant des balles et de la poussière dans toute l'atmosphère, en dérogation au droit fondamental des pétitionnaires, a reçu l'ordre de fermer. Dans le cas présent, il semble que le gouvernement ait pris la décision dès 1986, selon laquelle le ministère de l'Industrie veillerait à ce que les industries ne disposant pas d'un système de contrôle de la pollution/de protection de l'environnement adoptent des mesures de contrôle de la pollution au cours des trois prochaines années. années. l'affidavit en opposition, soumis au nom du défendeur n° 3 ou du savant procureur général adjoint, n'a pas pu nous présenter la preuve de telles mesures mises en œuvre par l'une des 903 industries/usines identifiées dans la liste publiée dans la Gazette du Bangladesh le 7.8. .1986 ( Annexe-C ). Au fil des années, la situation s'est aggravée malgré la promulgation de diverses lois à cet égard. Mais nous ne voyons pas dans les documents dont nous sommes saisis la preuve de l'exercice d'une quelconque des nombreuses fonctions confiées aux fonctionnaires concernés de la Direction de l'Environnement par la loi, bien que ce soit leur devoir principal. A cet égard, il convient de noter que l'art. 31 de la Constitution confère à chaque citoyen de ce pays le droit à la protection de la loi. art. 31 se lit comme suit :

« 31. Bénéficier de la protection de la loi et être traité conformément à la loi, uniquement conformément à la loi, est le droit inaliénable de tout citoyen, où qu’il se trouve, et de toute autre personne se trouvant actuellement au Bangladesh, et en particulier, aucune action préjudiciable à la vie, à la liberté, au corps, à la réputation ou à la propriété de quiconque ne sera entreprise que conformément à la loi » (les soulignements sont de moi). Ce mandat constitutionnel garantit la protection de la loi à chaque citoyen de ce pays. La loi de 1995 et les règles de 1997 ont été promulguées dans le but spécifique de préserver les conditions d’hygiène du pays en éradiquant la pollution de l’environnement, en tant que telle, la protection des citoyens en vertu de ces lois est un droit garanti en vertu de l’article 31, de rendre leur vie significative et digne d’être vécue. Dans de telles circonstances, les fonctionnaires concernés peuvent toutefois être tenus d’accomplir leurs devoirs primaires, obligatoires et obligatoires tels que requis par les dispositions de la loi et des règles édictées en vertu de celle-ci et aucune excuse ne sera acceptée dans l’exécution de ces obligations primaires. Français À cet égard, il convient de noter que le Gouvernement a l'obligation constitutionnelle de veiller à ce qu'il n'y ait aucune violation des droits fondamentaux de quiconque et que les lois du pays soient respectées et appliquées à la lettre. La loi de 1995 a été promulguée avec pour seule idée et dans le seul espoir solennel d'éradiquer les effets néfastes de la pollution et de protéger la vie de plusieurs millions de personnes dans ce pays en préservant l'équilibre de son écosystème. Le peuple du Bangladesh, en vertu de l'article 10 de la Constitution, est tenu de veiller à ce que les droits fondamentaux de toute personne ne soient pas violés et à ce que les lois du pays soient respectées et appliquées à la lettre.
31, a le droit de bénéficier de la protection de ces lois et, en vertu de l'art. 21, toute personne au service de la République a le devoir d'assurer le respect des mandats constitutionnels et de la loi foncière, de s'efforcer à tout moment de servir le peuple à qui appartiennent tous les pouvoirs de la République. En tant que tel, il est également de l'obligation constitutionnelle du gouvernement de garantir que les droits du peuple, si glorifiés par l'art. 18 et art. 32 de la constitution, sont justifiés et défendus et les dispositions de ladite loi sont mises en œuvre dans sa lecture et son esprit pour protéger les intérêts du peuple.

42) En cas de manquement ou de manquement à cet égard, ces obligations constitutionnelles peuvent être opposées au gouvernement en vertu de l'article 102 de la Constitution. Dans un tel processus, la Cour suprême n'est qu'un instrument, en vertu de la Constitution, pour atteindre les objectifs constitutionnels d'un État providence.

43) L'art. 32 garantit le droit à la vie. Cette expression « vie » ne signifie pas simplement une vie élémentaire ou une vie sous-humaine, mais évoque dans cette expression la vie de la plus grande création du Seigneur qui a au moins le droit à une vie décente et saine dans des conditions d'hygiène. Elle signifie également une vie de qualité, entre autres, exempte de dangers environnementaux. C'est également l'un des droits fondamentaux de l'être humain de vivre dans une atmosphère saine et un recours constitutionnel en vertu de l'art. 102 sera disponible si ce droit humain fondamental est menacé en raison de la violation de l'une des dispositions des lois pertinentes adoptées à cette fin ou en raison de l'imprudence ou de la négligence de toute personne ou autorité qui tend à perturber les garanties prévues aux art. 31 et 32 de la constitution. À cet égard, il sera utile de citer HGB of Balakrisna, J : dans l'affaire V. Lakshmipathy c. État du Karnataka AIR 1992 Kant 57, comme suit :

« En autorisant la requête, si des conséquences calamiteuses frappent les répondants concernés en raison de l'inaction ou de la malfaisance des autorités publiques ou des fonctionnaires, les portes de la justice leur sont ouvertes pour poursuivre les autorités publiques en vue d'obtenir une réparation pécuniaire en appliquant le principe de responsabilité. » (Paragraphe 28).

44) Outre la garantie constitutionnelle énoncée dans l'article 32 pour un environnement sans pollution afin de protéger la vie de ses effets néfastes, bien que diverses dispositions soient incorporées dans cette loi et les règles qui y sont adoptées, mais apparemment, le gouvernement, en particulier le défendeur Le numéro 4, chargé de rendre l'environnement exempt de pollution, n'a pas rempli ses fonctions conformément aux lettres de la loi jusqu'à présent, tandis que les 903 unités industrielles et usines identifiées par le gouvernement et publiées dans le Gazette du 7.8.1986 (Annexe-c) ou les 1176 unités industrielles et usines identifiées ultérieurement dans
1994-95 (annexe 1) a continué à polluer les eaux, les rivières, l'air et l'environnement dans son ensemble, ignorant imprudemment les mandats constitutionnels et les législations sur cet aspect vital d'importance et d'intérêt national. Nous avons constaté avec consternation que les principes de précaution énoncés dans la loi ne sont pas correctement mis en œuvre comme ils auraient dû l'être, tandis que la pollution se poursuit sans relâche, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur la vie de plusieurs millions d'habitants de ce pays et mettre à mal le même au cœur de l’article 32 de notre constitution.

45) Les faits et circonstances présentés par cette cour montrent que le défendeur n’a pas mis en œuvre ses propres décisions datées du 5 juin 1986, comme indiqué dans la notification publiée dans la Gazette du Bangladesh le 7 août 1986 (annexe C). Dans l’intervalle, le nombre d’unités industrielles et d’usines identifiées comme pollueurs de l’environnement a continué d’augmenter (annexe 1). Il est également constaté que, bien que des lois aient été adoptées de temps à autre, le gouvernement n’a apparemment jamais pris au sérieux la mise en œuvre de ses propres lois au détriment de l’écosystème de ce pays. Les fonctionnaires concernés et le gouvernement dans son ensemble semblent ne pas répondre aux mandats constitutionnels si solennellement consacrés par les articles 31 et 32, lus conjointement avec les articles 18 et 21. Cette triste situation ne peut pas perdurer sans répit. Nous sommes également contraints de considérer que cette situation regrettable n’est pas due à un manque de législation, mais plutôt à l’incapacité des responsables gouvernementaux à mettre en œuvre les lettres de la loi et à les exécuter conformément aux intentions et aux objectifs desdites lois.

46) À cet égard, nous nous référons à l’affaire du conseil municipal de Ratlam V, Vardhichand. AIR 1980 SC 1622, où Krisna lyer, J : cite avec approbation : « tout pouvoir est une confiance – nous sommes responsables de son exercice – tout vient du peuple et pour le peuple, et tout doit exister » (Vivan Grey, BK. VI Ch, 7, Benjamin Disraeli). Dans cette affaire, en confirmant l’ordonnance d’un magistrat ordonnant à la municipalité de Ratlam de supprimer les nuisances dans un délai de six mois, Krisna lyer, J a statué comme suit :

« ….Le tribunal ne restera pas les bras croisés et ne permettra pas que le gouvernement municipal devienne une parodie de loi. La loi sera appliquée sans relâche et l’argument de la mauvaise finance sera un piètre alibi lorsque les gens dans la misère réclameront justice. La dynamique du processus judiciaire a une nouvelle dimension d’application, non seulement à travers certaines dispositions du code de procédure pénale (comme ici), mais aussi à travers une conscience active de la responsabilité délictuelle. Les fonctionnaires en charge et même les représentants élus devront faire face à la sanction de la loi si ce que la constitution et la législation de suivi leur ordonnent de faire leur sont refusés à tort. Le salaire de la violation est une punition, collective et personnelle. » (Para-24). C’est l’exposé correct du droit dans une société de bien-être moderne.

En conséquence, nous acceptons le bref.

47) Le Directeur général de la Direction de l'environnement, le défendeur n° 4, est chargé de veiller à ce que les unités industrielles et les usines classées « Rouge » comme indiqué dans la règle 7 du Règlement, adoptent des mesures adéquates et suffisantes pour contrôler la pollution dans un délai d'un an à compter de la date de réception du présent jugement et de l'ordonnance et rendent compte de leur conformité à ce tribunal dans les six semaines qui suivent. Les unités industrielles et les usines classées Orange-ka et Orange-kha doivent également adopter des mesures similaires pour contrôler la pollution dans un délai de deux ans à compter de la date et le défendeur n° 4 doit veiller à leur conformité dans le délai précité et rendre compte à ce tribunal peu de temps après.
Le secrétaire, ministre de l'Industrie, défendeur n°1, est également chargé de veiller à ce qu'aucune nouvelle unité industrielle ou usine ne soit créée au Bangladesh sans avoir au préalable pris des mesures adéquates et suffisantes pour contrôler la pollution, comme l'exigent les dispositions de la loi de 1995 et les règles de 1997. Le requérant BELA est libre de porter à la connaissance de ce tribunal les incidents de violation de l'une des dispositions de la loi et des règles adoptées en vertu de celle-ci. Les intimés sont également libres de s'adresser à ce tribunal pour obtenir des directives lorsque cela est nécessaire afin que les objectifs de la Loi puissent être atteints de manière efficace et satisfaisante.

48) Avant de nous séparer de l'affaire, nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude envers BELA et ses membres pour leur service infatigable, sincère et louable dans leurs efforts pour maintenir l'équilibre écologique et également pour la préservation de l'environnement dans cette partie. du monde.
49) Que des copies de ce jugement et de cette ordonnance soient transmises au secrétaire du ministère des Industries, au défendeur n°1, au secrétaire du ministère de l'Environnement, au défendeur n°3 et au directeur général de la Direction de l'environnement du gouvernement du Bangladesh. Intimé n°4, pour leur avoir permis de prendre immédiatement les mesures nécessaires à cet égard. Une copie soit également transmise au président, BELA. GAB. Khairul Haque Md. Joynul Abedin, J : Je suis d'accord Md. Joynul Abedin.

Momen/ Lu par :

Exd.par :