Belize Institute for Environmental Law (BELPO) c. Département de l'environnement (DOE), Cour suprême du Belize (30 juin 2008) (demande n° 302 OF 2007)

L'évaluation de l'impact environnemental Mise en vigueur
Ressources en eau Rivières

À LA COUR SUPRÊME DE BELIZE, AD 2008

RÉCLAMATION NO. 302 DE 2007

ENTRE:

INSTITUT DE BELIZE POUR LE DROIT DE L'ENVIRONNEMENT

AND POLICY (« BELPO »), agissant au nom de

les personnes et les communautés en aval desdits projets

ET

DIRECTEUR EN CHEF DE L'ENVIRONNEMENT

DÉPARTEMENT DE L'ENVIRONNEMENT

(Ministère des Ressources naturelles et du

Environnement) Premier intervenant

PROCUREUR GÉNÉRAL DU BELIZE Deuxième défendeur

DIRECTEUR DES SERVICES DE SANTÉ

(Ministère de la Santé) Partie intéressée

GESTION NATIONALE DES URGENCES

ORGANISATION (NEMO)

Ministère Chargé de l'Urgence Nationale

Partie intéressée de la direction

SERVICE METEOROLOGIQUE NATIONAL

(Ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement) Partie intéressée

BELIZE ELECTRIC COMPANY LIMITED Partie intéressée

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AVANT l'honorable Abdulai Conteh, juge en chef.

Mme Candy Gonzalez pour la prestataire.

Mme Pricilla Banner, ainsi que Mme Andrea McSweaney McKoy, pour les défendeurs et le 1St, 2sd et 3rd Parties intéressées.

M. Michael Young SC pour le 4ème Partie intéressée.

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JUGEMENT

Introduction

Cette affaire concerne l'interprétation, l'application et la mise en œuvre d'un plan de conformité environnementale (ECP) conclu entre le ministère de l'Environnement (DOE), représenté par le responsable de l'environnement, et le promoteur du projet. Le DOE et son responsable de l'environnement sont les premiers défendeurs dans cette affaire. La Belize Electricity Company Ltd. (BECOL), est le promoteur du projet en question et la quatrième partie intéressée dans cette procédure. Le deuxième défendeur, le procureur général du Belize, est joint en qualité de représentant. Il y a également trois autres parties intéressées, à savoir le directeur des services de santé (ministère de la Santé) et l'Organisation nationale de gestion des urgences (NEMO), au sein du ministère responsable de la gestion nationale des urgences.

Le demandeur est l'Institut du Belize pour le droit et la politique de l'environnement (BELPO) et il affirme agir au nom des personnes et des communautés en aval dudit projet. BELPO a été constituée le 18ème BELPO a été créée en décembre 1995 en tant qu'organisation à but non lucratif en vertu de la loi sur les sociétés. Elle cherche à protéger l'environnement dans sa totalité, y compris l'air, l'eau, le sol, la flore et la faune et l'environnement humain, par le biais de la loi. Elle indique dans ses observations écrites dans le cadre de la présente procédure qu'elle a, entre autres, initié et/ou participé et contribué à des activités liées à la sensibilisation aux implications environnementales, sanitaires et sécuritaires résultant de la construction de barrages hydroélectriques sur la rivière Macal. BELPO est également membre de l'Alliance des ONG de conservation du Belize (BACONGO) et a représenté cette dernière au Comité national d'évaluation environnementale (NEAC) en tant que l'une des deux ONG de cet organisme, jusqu'à sa récente exclusion de celui-ci. Ce dernier organisme a, dans le cadre de ses attributions, l'examen et l'approbation des études d'impact environnemental (EIE) soumises par les promoteurs concernant des projets qui affecteraient considérablement l'environnement.

Le projet

2. La rivière Macal prend sa source dans la partie nord-ouest des montagnes Maya, à l'ouest du Belize, où elle rejoint la rivière Raspaculo et traverse d'étroites vallées pour rejoindre la rivière Mopan. Les deux rivières forment la rivière Belize, juste au nord des villes jumelles de San Ignacio et Santa Elena, dans le district de Cayo. Les habitants des terres entourant la rivière Macal dépendent en grande partie de la rivière pour l'eau potable, la pêche, les loisirs et l'emploi.

Cette rivière, la Macal, abrite actuellement deux barrages hydroélectriques : le premier est le barrage Mollejon, construit en 1995. Cependant, ce barrage est ce que l'on appelle dans le milieu un barrage au fil de l'eau. C'est-à-dire qu'au lieu d'être un réservoir, il dépend de l'énergie cinétique d'une eau naturelle qui s'écoule librement pour produire de l'électricité. Cependant, la rivière Macal, comme la plupart des rivières du Belize, n'a pas son plein débit pendant la saison sèche. Cela a naturellement posé des problèmes pour la production d'électricité. Afin de surmonter ce handicap, le deuxième barrage sur la rivière Macal a été conçu et est né. Son appellation officielle est Macal River Upstream Storage Facility (MRUSF). Il est cependant connu sous le nom de barrage de Chalillo et est situé en amont du barrage Mollejon sur la rivière Macal.

3. Le barrage de Chalillo bloque la rivière Macal avec un mur de 45 mètres de haut pour créer un réservoir qui retient les eaux des rivières Macal et Raspaculo. Le réservoir lui-même inonde plus de 1 000 hectares dans la réserve forestière et le parc national de Chiquibul dans le district de Cayo. L'eau retenue par le barrage de Chalillo est libérée pour aider à produire de l'électricité à la centrale hydroélectrique de Mollejon, qui a une capacité installée de 25,2 kW, et elle alimente également une nouvelle centrale de 3 MW à Chalillo même.

4. Il existe également un troisième projet de barrage sur la rivière Macal, la centrale hydroélectrique de Vaca. BELPO, le demandeur dans cette procédure, avait cherché à faire arrêter les travaux sur ce projet par une injonction de cette Cour au motif que le défendeur et la quatrième partie intéressée n'avaient pas pleinement exécuté ou respecté les dispositions du Plan de conformité environnementale (PCE) pour le barrage de Chalillo qui a été conclu le 5ème Avril 2002. Mais la demande d'injonction a été rejetée au motif principal que la présente procédure concernait le plan d'intervention d'urgence pour le barrage de Chalillo et non pas l'EIE ou le plan d'intervention d'urgence pour le barrage de Vaca, qui était, de l'avis du tribunal, une entreprise distincte du barrage de Chalillo. J'ai rendu une décision écrite refusant l'injonction concernant le barrage de Vaca, mais j'ai autorisé le demandeur à demander un contrôle juridictionnel par voie de recours. Mandamus et Déclarations demander au premier défendeur, le directeur général du ministère de l'Environnement, d'exécuter les dispositions du Plan de conformité environnementale (PCE) du barrage de Chalillo qui a été exécuté entre lui et BECOL le 5ème Avril 2002. Il s'agissait d'un plan élaboré qui garantissait que le barrage de Chalillo serait construit en tenant compte des considérations environnementales et du développement durable. Chalillo a été achevé et est opérationnel depuis novembre 2005.

Je pense qu'un bref historique sera nécessaire afin d'avoir une bonne idée de la matrice de la présente procédure.

5. Le 9ème En novembre 2001, la NEAC a recommandé l'approbation de l'EIE pour le barrage de Chalillo sous réserve d'un plan de conformité environnementale (ECP) satisfaisant. La NEAC a participé à l'élaboration des termes et conditions de l'ECP pour le barrage de Chalillo. Il a été officiellement conclu le 5ème Avril 2002 entre le premier défendeur et la quatrième partie intéressée. (Ce PEC est au cœur de cette affaire. Nous y reviendrons plus tard).

6. Cependant, peu de temps après la conclusion de l'ECP, qui, en fait, a donné le feu vert à la construction du barrage de Chalillo, BACONGO a lancé un recours judiciaire contre l'EIE du projet de barrage de Chalillo. Une bataille royale s'est ensuivie entre les promoteurs du barrage, principalement le promoteur, BECOL, la quatrième partie intéressée et le premier défendeur d'une part et les protagonistes du barrage d'autre part. Le principal théâtre de cette bataille était les tribunaux du Belize. Cela s'est poursuivi jusqu'au Comité judiciaire de Londres où, à une faible majorité (3 - 2), le Conseil a confirmé les jugements du tribunal de première instance et de la Cour d'appel du Belize en faveur de l'EIE.

7. L'approbation de l'EIE pour le barrage de Chalillo a été officiellement communiquée par le premier défendeur agissant par l'intermédiaire du directeur de l'environnement (M. Ismael Fabro) à la quatrième partie intéressée, BELCO, le 5ème Avril 2002. La lettre informant la décision stipulait entre autres que : "Une autorisation environnementale a été accordée à BELCO pour le projet", et que "Cette autorisation environnementale est accordée suite à la signature du plan de conformité environnementale (ECP) préparé par le ministère de l'Environnement (DOE) le 5 avril 2002". et ça continue :

« Veuillez noter que Belize Electricity Company Limited est tenue de se conformer à toutes les conditions générales intégrées dans le plan de conformité environnementale. Le non-respect de l'une des conditions générales stipulées dans le plan de conformité entraînera la révocation de l'autorisation environnementale et/ou des poursuites judiciaires contre Belize Electricity Company Limited.

Aucun changement ou altération de ce qui a été convenu dans le DCE ne sera autorisé sans l'autorisation écrite du ministère de l'Environnement. (C'est nous qui soulignons).

8. Dans un sens, la présente procédure est la reprise du combat de BACONGO contre le ministère de l'Environnement et BECOL, à ceci près que cette procédure concerne le plan d'action économique signé entre eux et non l'EIE. De plus, bien que BACONGO ne soit pas formellement partie à cette procédure, elle est néanmoins l'un des membres constitutifs de BELPO, le demandeur dans la présente procédure. La qualité du demandeur dans cette procédure n'a pas été contestée à juste titre. À mon avis, cela ne peut être remis en question ou mis en doute à partir de la brève description du demandeur dans l'introduction du présent jugement. Le demandeur, selon moi, conformément à l'ordonnance 56.2(1) et (2)(c) et (e) des règles de procédure civile de la Cour suprême de 2005, a une qualité adéquate et suffisante pour poursuivre cette procédure : voir en particulier R c Inspection de la pollution ex parte Greenpeace Ltd. (No. 2) (1994) 4 Tous ER 329; et R c Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et du Commonwealth ex parte Word Development Movement (1995) 1 WLR 386 (l'affaire du barrage de Pergau).

9. Dans la présente procédure, le demandeur a contesté quatre aspects de l'ECP conclu entre le défendeur et BECOL, concernant la construction du barrage de Chalillo. En particulier, le demandeur soutient que le défendeur, par inaction ou négligence, n'a pas surveillé et assuré le respect des termes de l'ECP par BECOL, la quatrième partie intéressée.

10. Le point essentiel de la cause du demandeur est que le défendeur, le directeur de l'environnement du ministère de l'Environnement, a omis ou refusé d'exécuter les directives du plan d'urgence pour le barrage de Chalillo et de faire en sorte que BECOL, la quatrième partie intéressée, se conforme aux obligations spécifiées dans le plan d'urgence.

11. Les domaines du PCE qui posent problème au demandeur concernent i) le plan de préparation aux situations d’urgence en cas de rupture d’un barrage; ii) la surveillance des niveaux de mercure dans les poissons de la rivière Macal; iii) le test de la qualité de l’eau de la rivière Macal et iv) l’information et la participation du public concernant le PCE.

12. Je dois dire ici que dans le contexte de cette affaire, ces questions ne sont pas sans importance étant donné que le projet lui-même (ou plutôt le barrage de Chalillo) est construit et situé sur la rivière Macal, en amont du village de Cristo Rey et des villes jumelles de San Ignacio et Santa Elena, à une distance assez proche de ces habitats humains.

La conformité environnementale (ECP) du barrage de Chalillo

13. Ce plan constitue la toile de fond de l'affaire du demandeur. Il a été présenté comme preuve et j'ai eu l'avantage de le lire. Le plan d'évaluation lui-même trouve son fondement dans l'article 20(7) de la Loi sur la protection de l'environnement (qui prévoit que « la décision du DOE d'approuver une EIE peut être soumise à des conditions raisonnablement requises à des fins environnementales ». De plus, selon le règlement 2 du Règlement de 2007 portant modification de l'évaluation de l'impact environnemental (SI n° 24 de 2007), un plan d'évaluation de l'impact environnemental est défini comme signifiant « un document juridiquement contraignant élaboré par le ministère de l'Environnement… composé d'un ensemble de conditions, de lignes directrices, de politiques et de restrictions environnementales juridiquement contraignantes, que le promoteur ou son représentant s'engage par écrit à respecter comme conditions d'approbation du projet. »

14. Je pense donc que la nature juridique et l'effet de l'ECP ne font aucun doute et je ne vois pas pourquoi les parties seraient en désaccord à ce sujet. Elle impose des devoirs et des obligations au promoteur à l'égard du projet pour lequel elle est accordée.

15. Dans cette affaire, le ECP a en fait été élaboré de concert avec un groupe de travail du NEAC en consultation avec BECOL, le promoteur de Chalillo et la quatrième partie intéressée dans cette procédure. Le ECP a été signé au nom du DOE et de BECOL le 5ème avril 2002 et il a été expressément indiqué que, sous réserve de son respect, le DOE accorderait l'autorisation environnementale pour le projet.

16. Toutefois, étant donné que les allégations du demandeur sous chacun des quatre chefs qu'il a avancés (comme brièvement indiqué au paragraphe 11 du présent jugement) soulèvent la même affirmation entre les parties, à savoir le manquement du défendeur à s'acquitter de son devoir public de surveiller et de garantir le respect du PCE par le promoteur (BECOL), il est nécessaire, je pense, d'examiner ces chefs à tour de rôle et d'examiner les preuves afin de déterminer si la thèse du demandeur par rapport à l'un d'entre eux est établie ou non.

17. Je vais donc exposer les dispositions du Code pénal européen par rapport à chaque chef et examiner les éléments de preuve afin de parvenir à une décision concernant chaque domaine de plainte.

A. Le Plan de préparation aux situations d'urgence en cas de rupture de barrage (EPP)

18. Le demandeur a affirmé que le défendeur n'avait pas rempli ses obligations, soit par inaction, soit par négligence, pour garantir que BECOL mette en place un EPP en cas de rupture de barrage, conformément à l'ECP pour le barrage de Chalillo.

Il ne devrait y avoir aucun doute quant à la gravité d'une rupture de barrage. Elle peut avoir des conséquences graves et désastreuses non seulement pour l'environnement mais aussi pour les personnes et les choses qui se trouvent sur le chemin des eaux tumultueuses résultant d'une rupture de barrage. Le plan d'urgence de Chalillo prévoit, ce qui n'est pas surprenant, cette éventualité, même si elle est improbable pour les optimistes. En vertu de la condition 3 portant sur l'hydrométéorologie et la préparation aux catastrophes, le plan d'urgence de Chalillo prévoit ce qui suit en ce qui concerne l'EPP :

3.04 BECOL devra préparer un plan de préparation aux situations d'urgence en consultation avec les parties prenantes appropriées, notamment NEMO, DEMO et CEMO.Ce plan doit être mis en place avant l'achèvement du MRUSF. BECOL fournira au bureau météorologique des signaux numériques ou analogiques pour au moins trois niveaux de réservoir de seuil (phases d'Albert, d'alerte et d'urgence). Ces signaux seront relayés au bureau météorologique à l'aide du satellite NOAA, mentionné au point 3.03.4, pour transmission et diffusion immédiates.

3.05 BECOL devra réaliser une analyse « RUPTURE DE DAM » et fournir les pires scénarios de crue soudaine dans les rivières Macal, Mopan, Raspaculo et Belize, ainsi que l'impact sur les communautés en aval en cas de rupture de barrage.

3.06 En tant que composant intégral du système d'alerte précoce en cas de crue soudaine, BECOL doit établir la communication nécessaire pour relayer un avertissement de crue soudaine en cas de rupture de barrage (tel que défini au point 3.04) aux communautés ciblées le long des bassins versants inférieurs des rivières Macal et Belize. Le système d'alerte précoce en cas de rupture de barrage doit être mis en place à l'achèvement du MRUSF. Il est impératif que des tests de routine ou des simulations soient effectués pour tester l'efficacité du système, en particulier pendant la saison des pluies..

3.07 BECOL veillera à ce que les rejets à des fins de maintenance du réservoir Chalillo proposé, pendant la saison sèche, soient d'un minimum de 1 m.3/s ou l'apport naturel dans le réservoir, selon le moindre des deux, garantissant que les débits de la rivière en aval de Chalillo soient maintenus à ou au-dessus de leurs niveaux naturels à des fins environnementales. (C'est nous qui soulignons).

19. Les obligations de BECOL en vertu de ce segment de l'ECP peuvent, à mon avis, être raisonnablement résumées comme suit :

i) BECOL devait préparer un plan de préparation aux situations d'urgence en collaboration avec les parties prenantes concernées, notamment NEMO, DEMO et CEMO. Et ce plan aurait dû être en place avant L'achèvement du barrage de Chalillo, c'est-à-dire en novembre 2005, est une étape importante. Cependant, à mon avis, il est raisonnable de dire que les parties prenantes appropriées qui devraient être consultées dans la préparation du plan de protection environnementale devraient nécessairement inclure les communautés en aval de Chalillo qui seraient forcément touchées en cas de rupture du barrage, l'éventualité même pour laquelle le plan de protection environnementale a été préparé. Le fait qu'il en soit ainsi est confirmé par l'obligation suivante qui incombe à BECOL dans ce segment du plan de protection environnementale, à savoir :

que BECOL devait réaliser une analyse de « RUPTURE DE DAM » fournissant le pire scénario de crue soudaine dans les rivières Macal, Mopan, Raspaculo et Belize et l'impact sur les communautés en aval en cas de rupture de barrage.

Il est certain que tout PPE significatif dans le contexte du barrage de Chalillo doit inclure le pire scénario d'une crue soudaine se traduisant par une rupture du barrage et l'impact possible de cette catastrophe sur les communautés en aval du barrage.

iii) Une troisième obligation découlant de ce qui précède est que BECOL devait mettre en place, à l’achèvement de la construction du barrage de Chalillo, un système d’alerte de crue soudaine qui devrait disposer des moyens de communication nécessaires pour relayer un avertissement de crue soudaine en cas de rupture du barrage aux communautés ciblées le long des bassins versants inférieurs des rivières Macal et Belize. Et pour tester l’efficacité de ce système d’alerte précoce, il était impératif de procéder à des tests ou à des stimulations de routine, en particulier pendant la saison des pluies.

20. La quatrième obligation incombant à BECOL dans cette partie concerne les rejets d'eau du réservoir de Chalillo à des fins d'entretien pendant la saison sèche, qui devraient être tels que les débits de la rivière Macal en aval du barrage soient maintenus à ou au-dessus de leurs niveaux naturels à des fins environnementales. Il est un fait que les barrages peuvent tuer les rivières. Cette obligation visait peut-être à empêcher que cette éventualité ne se produise pour la rivière Macal. Cependant, je ne comprends pas que les demandeurs contestent cet aspect de l'ECP relatif à l'hydrologie ; ou la fourniture d'équipement par BECOL au bureau météorologique, qui a en fait été effectuée d'après les preuves.

21. Toutefois, le principal grief du demandeur à ce titre est le manque d’information sur le PPE et sa disponibilité en cas de rupture du barrage.

22. Les parties ont déposé de nombreux affidavits accompagnés de pièces justificatives à l’appui de leurs positions respectives. M. Ismael Fabro, PDG du premier défendeur, a également été contre-interrogé par Mme Candy Gonzalez au nom du demandeur.

23. Le principal argument du demandeur à cet égard est qu'il n'existe pas de PEP comme l'exige le PCE ou d'accès facile à celui-ci et que le premier défendeur a négligé ou omis de veiller, comme il est tenu de le faire, à ce que BECOL, le promoteur et la partie intéressée dans la présente procédure, se conforme à cette exigence du PCE. Le demandeur affirme également qu'il n'y a pas eu de consultation adéquate ou appropriée de la part de BECOL lors de la préparation du PEP et qu'il y a un manque alarmant d'informations à ce sujet - voir par exemple les affidavits déposés pour le demandeur, en particulier l'affidavit de Judy du Plooy daté du 28ème Août 2007, par. 6, 7, 10, 12, 13, 14 et 17 et par. 13, 16 et 17 du deuxième affidavit de Godsman Ellis.

24. Les défendeurs et BECOL ont pour leur part présenté une série impressionnante de déclarations sous serment et de pièces à conviction attestant qu'il existe effectivement un plan de protection environnementale pour le barrage de Chalillo et un système d'alerte précoce en cas de rupture du barrage. Le premier affidavit d'Ismael Fabro daté du 26ème Le rapport de novembre 2007, notamment les paragraphes 13, 14, 15, 16, 21, 22 et 23, le confirment également. Les paragraphes 12, 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21 et 22 de Joseph Suknandan, le directeur du projet BECOL, le confirment également.

25. J'ai examiné les documents de cette affaire et je constate qu'il existe des éléments de preuve attestant qu'un plan d'urgence en cas de rupture de barrage a été préparé. Or, ces éléments sont affichés sur Internet. Et comme l'a déclaré M. Suknandan dans son affidavit, au paragraphe 21 : « En fait, NEMO avait placé ce plan [c'est-à-dire le PPE] sur leur site Web pour que le grand public puisse y accéder et le plan était en place en septembre 2005, avant le remplissage du réservoir.

26. Le demandeur soutient cependant qu'il ne s'agissait que d'un projet de plan et non le PPE lui-même exigé par l'ECP pour le barrage de Chalillo.

27. Quoi qu'il en soit, ce plan a été publié sur Internet. Je dois dire que c'était en supposant que tout le monde avait accès à Internet. C'est une réalité à l'heure actuelle au Belize, et en particulier dans les zones qui pourraient être touchées par une rupture de barrage, que tout le monde n'est pas un voyageur sur l'autoroute de l'information qu'est Internet. La quasi-omniprésence de ce média ne répond pas, à mon avis, aux exigences selon lesquelles les communautés susceptibles d'être touchées à Santa Elena/San Ignacio et Cristo Rey et d'autres à proximité du barrage doivent être informées et connaître l'EPP.

28. De plus, le plan de gestion environnementale du barrage de Chalillo, prescrit par le plan de gestion environnementale, est, à mon avis, spécifique au projet. Il s'agit de savoir quelles mesures doivent être prises en cas d'urgence découlant de l'exploitation du barrage. Cela est, à mon avis, distinct des plans que NEMO pourrait avoir pour les situations d'urgence en général. Les deux, à savoir le plan de gestion environnementale de Chalillo et les plans généraux de NEMO, sont sans aucun doute liés et l'un peut se chevaucher ; en fin de compte, NEMO, comme son nom l'indique, a pour mission de faire face aux situations d'urgence nationales. Celles-ci pourraient inclure les situations d'urgence qui pourraient découler de l'exploitation de Chalillo.

29. Il est cependant incontestable qu'un facteur critique dans toute situation d'urgence est Horaire. Je pose à cet égard une question quelque peu rhétorique : le plan d’urgence de Chalillo est-il de nature à répondre à cette exigence cruciale de calendrier ? À mon avis, un élément clé dans les circonstances doit être la connaissance et l’information du plan d’urgence. Sans informations facilement disponibles et accessibles sur le plan d’urgence et sans connaissance du plan d’urgence par les personnes susceptibles d’être touchées par l’urgence en question, le plan pourrait bien être académique.

30. Par conséquent, je constate et maintiens que pour être conforme à son ECP, le EPP du barrage de Chalillo doit être facilement accessible et disponible, en particulier pour les communautés à proximité susceptibles d’être touchées en premier par toute éventuelle urgence découlant de son exploitation.

31.Je vais donc ordonner qu'une copie du plan d'action pour le barrage de Chalillo et du système d'alerte précoce en cas de rupture du barrage soit placée et mise à disposition dans les mairies et les bibliothèques à proximité du barrage de Chalillo, c'est-à-dire à San Ignacio/Santa Elena et à Cristo Rey.Le plan d'action finalisé contre les inondations du district de Cayo (dont le projet est présenté à l'affidavit de M. Sheldon DeFour) soit également mis en place avec le plan d'action pour les inondations.

32. J'ordonne en outre que le système d'alerte précoce de rupture de barrage et la communication de ce système pour relayer une éventuelle crue éclair due à une rupture de barrage soient régulièrement testés ou stimulés pour tester son efficacité, en particulier entre juin et novembre de chaque année, afin d'être conformes au plan de prévention des crues du barrage de Chalillo. Cela contribuera sans aucun doute à aiguiser les réflexes des responsables du plan de prévention des crues et du système d'alerte précoce, ainsi qu'à sensibiliser davantage les communautés susceptibles d'être touchées en cas de rupture de barrage.

B. Tests de miséricorde et gestion des risques

33. Le PCE prévoit spécifiquement dans les conditions 8.26 à 8.29 sous la rubrique Gestion des risques liés au mercure comme suit:

« Pour prévenir les effets potentiels sur la santé des consommateurs de poisson, un programme de gestion des risques doit être mis en place pendant la période de niveaux élevés de mercure (c'est-à-dire pendant cinq ans ou jusqu'à ce que les niveaux de fond soient atteints). Le programme doit être conçu par BECOL en liaison avec le DOE, le ministère des Pêches et le Bureau de la santé publique. Les mesures suivantes doivent être prises :

8.26 Surveillance des concentrations de mercure dans les poissons, en particulier chez les espèces consommées par la population locale. La collecte d'échantillons de poissons doit être effectuée au moins trois (3) fois par an et le nombre de poissons collectés doit être conforme aux principes statistiques ;

8.27 Les prélèvements auront lieu dans la zone du réservoir, dans le tronçon fluvial compris entre le MRUSF et Mollejon et en aval de Mollejon ;

8.28 La collecte d'échantillons pour analyse par des laboratoires indépendants sera sous-traitée à un consultant local indépendant sous la supervision du Département des pêches. Les rapports indépendants du consultant local et des laboratoires indépendants effectuant les bio-essais seront fournis à BECOL pour soumission au Département des pêches, au Bureau de la santé publique et au DOE ;

8.29 Un programme d’information expliquant les risques pour la santé associés à la consommation de poisson contaminé par des niveaux élevés de mercure sera élaboré et diffusé à la population locale. Le programme d’information publique associé à la surveillance des niveaux de mercure utilisera les moyens de diffusion de l’information suivants : réunions municipales, communiqués de presse, réunions avec les responsables de la santé et communications radiophoniques et télévisées locales. Des avis de consommation de poisson garantissant une exposition sécuritaire des consommateurs au mercure seront également diffusés par radio à ce moment-là.

34. L’objectif clair de cette condition du PCE est de surveiller périodiquement les risques potentiels pour la santé liés à la consommation de poisson contenant du mercure qui pourraient résulter de la construction et de l’exploitation du barrage de Chalillo, et d’informer la population locale en conséquence.

35. Pour atteindre cet objectif, la condition exigeait la mise en place d'un programme de gestion des risques pendant la période de niveaux élevés de mercure, c'est-à-dire pendant cinq ans, vraisemblablement, après la construction et le remplissage du réservoir de Chalillo. Ce programme de gestion des risques sera conçu par BECOL en liaison avec le DOE, le Département des pêches et le Bureau de la santé publique. À cette fin, le programme de gestion des risques comprendrait les éléments suivants :

a) Surveillance des concentrations de mercure dans les poissons, en mettant l'accent en particulier sur les espèces consommées par les populations locales. À cette fin, des échantillons de poissons seront prélevés au moins trois fois par an et le nombre de poissons devra être conforme aux principes statistiques acceptables.

(b) Les échantillons de poissons doivent provenir de la zone du réservoir, de la section de la rivière entre le barrage de Chalillo et le barrage de Mollejon, et en aval de ce dernier barrage.

(c) Un consultant local indépendant, placé sous la supervision du Département des pêches, sera chargé de la collecte des échantillons de poissons destinés à être analysés par des laboratoires indépendants. Les rapports du consultant local et des laboratoires effectuant les bio-essais sur les échantillons de poissons seront fournis à BECOL qui les soumettra au Département des pêches, au Bureau de la santé publique et au DOE.

d) Un programme d'information expliquant les risques pour la santé associés à des niveaux élevés de mercure doit être élaboré et diffusé auprès de la population locale. Le programme d'information doit utiliser les moyens de diffusion suivants : réunions publiques, communiqués de presse, réunions avec les responsables de la santé et les stations de radio et de télévision câblée locales. En outre, des conseils sur la consommation de poisson concernant l'exposition sans danger au mercure doivent être diffusés simultanément par radio.

36. C’est à la lumière de cette condition que le demandeur a soutenu dans la présente procédure qu’aucun test approprié ou adéquat pour déterminer les niveaux de mercure dans les poissons, comme l’exige le PCE, n’a été effectué. Mme Gonzalez, au nom du demandeur, a fait valoir qu’en fait, il n’existait aucun test de détection du mercure dans les poissons conforme au PCE dans ce cas-ci et que les communautés à risque qui vivent à proximité du barrage de Chalillo et consomment du poisson de la rivière Macal ne disposent d’aucune information sur le niveau de mercure dans ces poissons. Le demandeur s’appuie sur l’affidavit du Dr Mark Chernaik qui déclare au paragraphe 17 de cet affidavit que le seul échantillonnage dont le public a été informé est celui qui a eu lieu avant l’achèvement du barrage de Chalillo.

37. D'après les éléments de preuve, il y avait des problèmes pour se procurer la bonne taille, l'espèce et la bonne quantité de poissons sur lesquels les tests de concentration de mercure seraient effectués (voir en particulier les paragraphes 33 à 40 du rapport de Fabro).St (déclaration sous serment; et paragraphes 32-33 de la déclaration sous serment de Suknandan du 20 novembre 2007). Il en résulte qu'aucune information cohérente n'est disponible sur le niveau de mercure dans le poisson.

38. Les habitants des environs du barrage de Chalillo qui consomment du poisson se sont naturellement inquiétés de cette question et ont essayé d'obtenir des informations auprès de les autorités (voir notamment les paragraphes 4, 5, 8, 9, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18 et 19 de la déclaration sous serment de Cecilio Pech du 25 août 2007. M. Pech, résident du village de Cristo Rey et ancien président de ce village). Mais ces tentatives d'obtenir des informations n'ont pas été couronnées de succès.

Il existe des preuves de tentatives entre le DOE et le BECOL, en raison des difficultés rencontrées pour obtenir des échantillons de poisson pour les analyses de mercure, afin de réduire les analyses trois fois par an indiquées dans le DCE à une par an (voir par. 47, 48, 54, 55, 56 et 57). du Fabro 1St affidavit). BECOL s'est toutefois appuyé sur l'affidavit de M. Steven Usher daté du 20ème Novembre 2007, notamment au par. 8 et exposé à ce sujet comme SU 2 sont les résultats de tests de mercure sur les poissons.

39. On ne peut donc pas dire, d'après les éléments de preuve, qu'il y a eu en l'espèce un manquement total à la surveillance du taux de mercure dans le poisson. Mais aucune information cohérente et fiable n'a été mise à la disposition des personnes vivant à proximité du barrage de Chalillo et de la rivière Macal qui consomment du poisson. Elles ont le droit d'obtenir cette information par le biais des avis émis par le ministère de la Santé.

40. Bien que je sois prêt à accepter la soumission au nom du défendeur et du quatrième défendeur BECOL, selon laquelle, étant donné que le programme de surveillance des niveaux de mercure dans les poissons est un programme multi-agences et implique la coopération du DOE, des autorités de la pêche, de la santé publique et de BECOL, il pourrait ne pas être approprié d'ordonner un mandamus, je considère cependant que pour être conforme à l'ECP, les informations sur les tests de mercure et son niveau dans les poissons devraient être mises à la disposition de la population locale à proximité du barrage de Chalillo.

41. Il est nécessaire de mettre en place un programme d'information expliquant les risques pour la santé associés à la consommation de poisson contaminé au mercure. Ces informations peuvent être diffusées par le biais de réunions publiques, de communiqués de presse, de réunions avec des responsables de la santé et d'émissions radiophoniques et câblées locales. C'est une exigence du PEC dans le cas présent. Je ne suis pas convaincu que cela ait été fait dans ce cas. M. Suknandan, au paragraphe 37 de son 2sd L'affidavit du plaignant indique que les renseignements n'ont pas été divulgués parce que le ministère de la Santé publique n'a pas approuvé la divulgation des renseignements. Et au paragraphe 29, il fait référence à un proposé Programme d'information. Il est important de transmettre les informations nécessaires au public et cela est clairement prescrit dans le PEC.

42. J’ordonnerai donc au DOE de veiller à ce que BECOL mette en œuvre le programme d’information publique expliquant à la population locale les risques pour la santé associés aux niveaux élevés de mercure dans le poisson.

C. Qualité des tests de l'eau

43. Il ne fait aucun doute que la construction d'un barrage sur un fleuve aura des conséquences sur la qualité de l'eau, tant dans la partie du fleuve adjacente au barrage que dans l'eau qui s'y accumule ou s'en écoule. Cela peut avoir de graves conséquences sur la santé des communautés qui vivent à proximité du barrage et qui dépendent du fleuve pour leur boisson et leur subsistance.

44. Le plan d'intervention d'urgence en cause dans la présente affaire prévoyait donc la surveillance de l'hydrologie et de la météorologie dans les sous-bassins de Mountain Pine Ridge et de la rivière Raspaculo dans lesquels se trouve le barrage de Chalillo. BECOL, promoteur du projet et quatrième partie intéressée dans la présente procédure, était tenue d'établir ces programmes de surveillance qui seraient gérés conjointement par elle et le Service météorologique national. Le plan d'intervention d'urgence recommandait la surveillance continue de certains paramètres hydrométéorologiques qu'il énumérait comme suit :

(je) Niveau de rivière (niveaux d'eau de la rivière)

(ii) Débit et décharge

(iii) La température de l'eau

(iv) Turbidité

(v) Précipitations

(vi) Humidité

(vii) Radiation

(viii) Direction et vitesse du vent

(ix) Évaporation et évapotranspiration

(X) Répartition des précipitations au sein des sous-bassins

(xi) Autres paramètres pertinents concernant la qualité de l’eau, tels que :

alcalinité, dureté, couleur, oxygène total dissous, potentiel hydrogène ou pH, chlorures, conductivité, salinité et ammoniac.

L'ECP prévoyait en outre que les paramètres suivants devaient être mesurés à intervalles trimestriels pendant les deux premières années d'exploitation du barrage de Chalillo (c'est-à-dire 2005 et 2007) : nitrates, sulfate, phosphore (phosphate), produits chimiques dangereux, y compris les métaux lourds (par exemple mercure, plomb, arsenic, cadmium, fer), et en fonction des résultats du programme de surveillance, les intervalles de mesure peuvent varier jusqu'à une base annuelle.

45. Dans la condition 3.02 relative au programme de surveillance de la qualité et de la quantité de l'eau, le PCE prévoyait :

« 3.02 Un programme de surveillance de la qualité et de la quantité de l’eau doit être établi pour surveiller tous les paramètres pertinents de la qualité de l’eau à Mollejon et dans la zone du réservoir de Chalillo à différents niveaux d’eau à l’aide d’un équipement de type enregistreur de données. Les coordonnées GPS de ces points de surveillance doivent être enregistrées pour garantir la cohérence et la comparabilité des données sur une période prolongée. Une copie du programme de surveillance de la qualité de l’eau doit être soumise à l’unité d’hydrologie du département de météorologie et au DOE pour approbation, et les résultats du programme de surveillance doivent être soumis à l’unité d’hydrologie et au département de l’environnement sur une base hebdomadaire pendant les deux premières années après le remplissage du réservoir ou jusqu’à ce que les paramètres de qualité de l’eau se stabilisent, puis sur une base trimestrielle par la suite. »

46. Le demandeur a soutenu qu'il n'existe pas de tests adéquats ou appropriés pour contrôler la qualité de l'eau et que les informations à ce sujet font défaut : voir en particulier, Pièce GG 4 au premier affidavit de M. George Gonzalez étant une lettre conjointe du 6ème En août 2006, une lettre a été adressée aux autorités pour obtenir des informations sur la qualité de l'eau et les niveaux de mercure dans les poissons de la rivière Macal. Les villageois ont également exprimé leurs inquiétudes et leurs préoccupations concernant l'état de la rivière Macal et la manière dont le barrage de Chalillo affecte la qualité et la quantité de l'eau - voir en particulier la déclaration sous serment de M. Cecilio Pech, ancien président du village de Cristo Rey, le premier village en aval du barrage de Chalillo. La déclaration sous serment de M. John Fleming, datée du 13ème Août 2007 et les photographies exposées témoignent également des inquiétudes concernant la qualité de l'eau de la rivière Macal. M. Fleming est décrit comme le propriétaire et l'exploitant du Lodge at Chaa Creek, à Cayo.

47. La requérante s'appuie notamment sur l'affidavit du Dr Mark Chernaik, à qui elle a envoyé les données de surveillance de la qualité de l'eau fournies par BECOL. Le Dr Chernaik, biochimiste de formation, explique notamment aux paragraphes 21.1, 21.2, 21.3 et 21.4 de son affidavit pourquoi, à son avis, les données de surveillance de la qualité de l'eau soumises par BECOL sont insuffisantes. Il déclare également que l'analyse de la qualité de l'eau pour les deux premières années a été effectuée sur une base mensuelle plutôt que hebdomadaire comme l'exige la condition 3.02 du CPE.

Le demandeur a également invoqué M. Harold Vernon pour étayer sa plainte concernant les tests de qualité de l'eau. M. Vernon, dans son affidavit du 2sd Novembre 2007 ne semble pas donner une bonne note à l'aptitude du laboratoire de la Belize Brewing Company utilisé par BECOL pour analyser la qualité de l'eau.

48. Le défendeur et BECOL ont pour leur part tenté de réfuter les allégations du demandeur. Ils ont déposé un affidavit en réponse aux allégations formulées par le demandeur concernant la qualité de l'eau : voir notamment le deuxième affidavit de M. Ismael Fabro daté du 22sd février 2008, et l'affidavit de M. Stephen Usher du 20ème novembre 2007, notamment aux par. 10 et suivants.

49. J'ai examiné avec attention les éléments de preuve et les documents qui m'ont été présentés à ce sujet et je constate que le défendeur aurait pu insister pour que BECOL se conforme à l'ECP sur certains points, comme la fréquence des tests de qualité de l'eau. L'ECP exige la soumission des résultats des programmes de surveillance au DOE sur une base régulière. hebdomadaire base pour les deux premières années après le dépôt du réservoir (barrage Chalillo) ou jusqu'à ce que les paramètres de qualité de l'eau se stabilisent. D'après les éléments de preuve, M. Usher déclare dans son affidavit au paragraphe 11 que BECOL continue de mener mensuel tests de qualité de l'eau; et il admet au par. 12 que BECOL n'a pas testé les radiations et le fer, deux des nombreux paramètres spécifiés par l'ECP.

50. Il est donc raisonnable de conclure qu'il y a eu non-conformité avec le PCE à cet égard. Je suis cependant convaincu que les rapports des tests de qualité de l'eau sont soumis par BECOL au DOE : voir Pièce SU 3 (un exemple de copie de ces rapports).

51. Le demandeur a cependant fait confiance au Dr Chernaik pour son affirmation selon laquelle le test de qualité de l'eau dans ce cas est déficient. Il déclare notamment ce qui suit au paragraphe 21.3 de sa déclaration sous serment :

« 21.3 BECOL n’a fourni aucune donnée sur les paramètres biologiques de la qualité de l’eau, en violation apparente de l’article 3.09 du ECP qui exige qu’« un programme de surveillance de la qualité et de la quantité de l’eau doit être établi pour surveiller tous les paramètres pertinents de la qualité de l’eau ». Le paramètre le plus pertinent pour la qualité de l’eau d’une rivière est la richesse taxonomique trouvée par les études de microinvertébrés benthiques qui caractérisent la source. En ne surveillant pas la richesse taxonomique des communautés benthiques de la rivière Macal, BECOL ne fournit pas au DOE et au public la mesure la plus importante de la qualité de l’eau de la rivière Macal. »

52. En fait, la surveillance de tous les paramètres pertinents de la qualité de l'eau dans la zone du réservoir de Chalillo est une exigence de la condition 3.02 du PCE. Cependant, bien que la « richesse taxonomique » en tant que paramètre de mesure de la qualité de l’eau ne soit pas spécifiquement mentionnée parmi les paramètres à surveiller ou à mesurer dans le PCE, on ne peut cependant pas douter qu’étant donné l’importance de la qualité de l’eau pour la santé et les moyens de subsistance des populations vivant autour des barrages de Mollejon et de Chalillo, il doit s’agir d’un paramètre pertinent de la qualité de l’eau.

53. BECOL a indiqué à juste titre qu'elle était tout à fait disposée à inclure ce paramètre dans le suivi et les tests si elle estimait que cela devait être inclus. Il s'agit bien sûr d'une question de preuve scientifique, mais le témoignage du Dr Chernaik quant à l'importance singulière en tant que paramètre de la qualité de la richesse des taxons de l'eau n'a pas été contesté ni réfuté. J'ordonnerai donc que ce paramètre soit ajouté comme paramètre pertinent dans le suivi et les tests de la qualité de l'eau dans le barrage de Chalillo. Je suis convaincu que cela fait écho à la disposition du PCE sur l'examen post-développement du projet de Chalillo. Celle-ci prévoit en termes suivants :

« Après la période de construction, l’exercice d’une éthique environnementale saine ne doit pas cesser, mais des dispositions doivent être prises pour la surveillance de toutes les installations pendant la période post-construction. Un système doit être mis en place pour signaler les impacts négatifs ainsi qu’un moyen de coopter les promoteurs de projets pour mettre en œuvre des mesures d’atténuation correctives lorsque le besoin s’en fait sentir.

Une surveillance supplémentaire doit être effectuée pour garantir que les différents dispositifs et installations de contrôle de la pollution installés fonctionnent et sont correctement entretenus.

Il est certain que tester la richesse taxonomique des communautés benthiques de Chalillo est une bonne mesure de la qualité de son eau et de celle de la rivière Macal, comme envisagé dans le PCE.

En effet, les déficiences et l'inadéquation des moyens et méthodes d'analyse de la qualité de l'eau des rivières actuellement disponibles au Belize sont clairement expliquées dans l'affidavit de M. Harold Vernon.

D. Sensibilisation et éducation du public

55. Le demandeur a également contesté la fourniture par BECOL d’informations, de sensibilisation et d’éducation du public sur le projet, comme le prévoit son ECP. Il ne fait aucun doute que la construction d’un barrage sur un grand fleuve, comme le barrage de Chalillo sur le fleuve Macal dans le district de Cayo, suscitera l’intérêt, l’anxiété et les inquiétudes du public. Il en est ainsi, ne serait-ce qu’en raison de l’impact possible du projet sur l’environnement, la vie et les moyens de subsistance de la population locale. Certains d’entre eux pourraient considérer l’ensemble du projet avec suspicion, voire avec une désapprobation totale. Pourtant, certains pourraient l’accueillir favorablement et y être peut-être favorables. Quelle que soit la disposition, il est toutefois nécessaire que le public soit informé du projet et de son impact sur l’environnement et que la population locale, en particulier, soit informée des conditions dans lesquelles l’autorisation environnementale a été accordée au projet.

56. Le PEC de Chalillo prévoit donc à cet égard ce qui suit :

« Sensibilisation/éducation du public

8.24 Après la signature de ce plan de conformité, BECOL entamera une série de séances d'information publique pour informer le grand public des informations contenues dans le rapport final d'EIE et des conditions dans lesquelles l'autorisation environnementale a été délivrée. Une série d'au moins quatre (4) séances sera organisée dans un délai de six (6) mois dans différentes régions du pays. Un programme pour cette exigence sera élaboré par BECOL et soumis au DOE pour approbation. Le programme approuvé et son calendrier seront annoncés au moins deux (2) semaines consécutives dans deux des journaux les plus largement diffusés du pays et annoncés publiquement à la radio. Le programme veillera à ce que ces séances se tiennent à San Ignacio et dans trois autres grandes régions peuplées du pays.

8.25 BECOL doit créer un Comité de participation publique. L'objectif du Comité consistera notamment à collaborer avec BEL/BECOL pour promouvoir les points suivants :

8.25.1 Échange régulier d’informations entre BEL/BECOL et les différentes parties prenantes ;

8.25.2 Suivi des préoccupations et des enjeux de la communauté liés au projet MRUSF (accent mis sur l’industrie du tourisme et les résidents des rives) ;

Maximisation des avantages locaux grâce à l'identification d'opportunités de participation accrue au projet ;

8.25.4 Participation accrue des femmes au projet ; et

8.25.5 En plus du BECOL et du ministère de l'Environnement, la représentation au sein du Comité de participation publique ne doit pas dépasser cinq (5) personnes et doit être issue du conseil municipal de San Ignacio et Santa Elena, de l'industrie du tourisme, de Belize Water Services Limited, du ministère de la Santé, du ministère du Développement humain, des ONG locales et des communautés le long des rivières.

57. Il faut reconnaître que, d'après les éléments de preuve présentés, la plainte du demandeur a été déclenchée par ce qu'il a perçu comme un manque d'informations pertinentes ou opportunes, malgré les demandes et les préoccupations exprimées au DOE et à d'autres autorités concernant le projet et ses effets possibles sur la population locale. Comme le déclare le demandeur dans ses observations écrites et ses arguments au paragraphe 4.52 :

« À de nombreuses reprises, les habitants de la région ont fait part de leurs inquiétudes concernant la couleur de l'eau de la rivière, l'odeur de la rivière, les éruptions cutanées ressenties une fois dans la rivière, la sécurité de la consommation de poisson, les inquiétudes liées à la sécurité du barrage et un système d’alerte en cas de rupture du barrage et rumeurs de fissures dans le barrage.

Français Le demandeur a ensuite fait référence aux différents affidavits déposés à l'appui de sa réclamation : le premier affidavit de Cecilio Pech aux paragraphes 3, 4 et suivants; l'affidavit de George Gonzalez aux paragraphes 2, 3, 5 et suivants; le premier affidavit de Judy du Plooy aux paragraphes 3, 4, 15 et 16; le premier affidavit de Heather du Plooy aux paragraphes 2, 4, 5, 8 et 9; et le premier affidavit de John Michael Fleming aux paragraphes 5 à 9. Le demandeur a fait valoir qu'il n'y avait eu aucune réponse de la part du défendeur, ni du quatrième défendeur BECOL, qui ait répondu de manière compétente à ces préoccupations.

58. J'ai volontairement laissé de côté dans le compte rendu des demandes et des préoccupations soulevées, la déclaration sous serment de Mme Candy Gonzalez. Elle a agi en tant qu'avocate du demandeur dans cette procédure et les règles de preuve excluraient donc que son récit soit un témoignage pertinent. Je dois cependant ajouter ici que, bien qu'elle ne soit pas membre du Barreau du Belize, elle a présenté de manière louable la cause du demandeur devant ce tribunal. Mis à part la tentative inacceptable de communiquer avec le tribunal au sujet de la récente tempête tropicale Arthur, je trouve sa conduite de la cause du demandeur par ailleurs compétente et louable.

59. Le demandeur s'est plaint dans la présente procédure que le défendeur n'a pas veillé à ce que BECOL mette en œuvre un programme de sensibilisation et d'éducation du public sur l'EIE et l'ECP pour Chalillo, qui soit conforme aux conditions énoncées dans les conditions 8.24 à 8.25.5 de l'ECP.

60. En premier lieu, le demandeur déclare que, alors que l’ECP exigeait que BECOL détienne au moins quatre (4) séances d'information publique dans les six mois suivant la signature du DCE (avril 2005), elle n'a tenu que trois Français à Belize City, Dangriga Town et Orange Walk du 20 au 22 janvier 2003. San Ignacio dans le district de Cayo est le seul endroit spécifiquement mentionné dans l'ECP comme l'une des quatre « zones de population les plus importantes du pays » dans lesquelles il faut veiller à ce que l'information et la sensibilisation du public sur l'EIE et l'ECP soient organisées. Cependant, Mme Dawn Sampson, la responsable des informations d'entreprise pour BECOL, parle dans son affidavit au paragraphe 9 d'une grande audience/réunion à laquelle beaucoup de monde a participé à Santa Elena en janvier 2003. Il faut noter que cela s'est produit en dehors de la période de six mois après la signature de l'ECP en avril 2002 et plus fondamentalement, cela n'était pas conforme à la condition 8.24 de l'ECP mais plutôt en conformité avec une audience publique que le tribunal avait ordonnée dans son jugement de décembre 2002, impliquant BACONGO et le défendeur et la quatrième partie intéressée. Je considère donc que la séance d'information et de sensibilisation du public qui s'est tenue à Santa Elena en janvier 2003 n'était pas conforme au plan d'action. De plus, comme l'indique Mme Sampson au paragraphe 9 de sa déclaration sous serment, cette réunion a été organisée et tenue par le DOE. La responsabilité des séances de sensibilisation et d'éducation du public a été confiée à BECOL, qui doit s'en acquitter dans le cadre d'un programme qu'elle doit élaborer et soumettre au DOE pour approbation.

Deuxièmement, la publicité des séances devait, outre la publication dans deux des journaux les plus largement diffusés, être publique. radio annonces. Il existe des preuves de publication dans les journaux (voir le paragraphe 6 de l'affidavit de Mme Sampson et les pièces à conviction). Annonce DS1 annexé à celui-ci). Mais il n'y a aucune preuve de quelque radio Annonce. Ceci n'est pas conforme à la norme ECP. Le média de la radio, sans aucun doute, est sa quasi-omniprésence et tient compte du fait que la population locale pourrait y avoir un accès plus facile que le journal, la télévision ou tout autre média.

62. En troisième lieu, le demandeur a exprimé son mécontentement quant au respect ou non-respect du volet de participation du public du ECP. Les dispositions relatives à ce volet sont énoncées dans la clause 8.25 du ECP. Celle-ci exige que BECOL établisse un Comité de participation du public (PPC) dont l’objectif est de travailler avec Belize Electricity Ltd. (BEL) et BECOL pour promouvoir certains objectifs énoncés dans les clauses 8.25.1 à 8.25.5 du ECP. Il s’agit en grande partie de promouvoir l’échange d’informations entre BEL/BECOL et les différentes parties prenantes. Dans ce contexte, les parties prenantes doivent certainement inclure la population locale ou ses représentants. Les objectifs du PPC comprennent également le suivi des préoccupations et des problèmes de la communauté concernant le barrage de Chalillo, en mettant l’accent sur l’industrie du tourisme dans la région et les résidents des rives du fleuve. En outre, le PPC doit promouvoir la maximisation des avantages locaux du projet par une participation accrue à celui-ci. Le PPC est également tenu de promouvoir une participation accrue des femmes au projet.

Outre BECOL et DOE, le PPC, qui ne doit pas compter plus de cinq personnes, doit comprendre un représentant du conseil municipal de San Ignacio et de Santa Elena. D'autres représentants de l'industrie du tourisme, de Belize Water Services Ltd., du ministère de la Santé, du ministère du Développement humain, des ONG locales et des communautés riveraines sont également prévus.

63. J'ai exposé au paragraphe 59 ci-dessus du présent jugement l'essentiel de l'affaire du demandeur et ses éléments de preuve en ce qui concerne la question de la sensibilisation, de l'éducation et de la participation du public à l'EIE et à l'ECP de Chalillo.

64. Je dois être d’accord avec l’affirmation du demandeur selon laquelle l’intention claire du CEP à cet égard était de créer un comité qui favoriserait une plus grande participation des communautés susceptibles d’être affectées et une participation accrue des femmes.

65. Je crains que ni le défendeur ni la quatrième partie intéressée n'aient réfuté ou contrecarré efficacement la thèse du demandeur sur ce point. Au contraire, les preuves, telles qu'elles proviennent à la fois du défendeur et de BECOL, sont, à mon avis, loin de répondre à la thèse du demandeur. Par exemple, M. Fabro dans sa première déclaration sous serment aux paragraphes 24 à 26 ne répond pas du tout à la thèse du demandeur, à part des déclarations générales sur la tenue de séances d'information publique par BECOL. Il n'y est fait aucune référence à la question de savoir si le programme de ces séances a été soumis au DOE ou approuvé par celui-ci. Il convient de noter que M. Fabro est nominalement, en tant que responsable de l'environnement au DOE, le premier défendeur dans la présente procédure. M. Fabro n'aborde pas non plus la question de la publicité des séances publiques par la radio. M. Fabro a également singulièrement omis d'aborder la question du Comité de participation publique dans la condition 8.25 du CPE.

66. Je constate également que, d'après les éléments de preuve, BECOL n'a pas réussi à prouver la thèse du demandeur sur ce point. Par exemple, au paragraphe 39 de l'affidavit de M. Joseph Suknandan du 20ème En novembre 2007, il déclare simplement :

« SENSIBILISATION/ÉDUCATION DU PUBLIC

En ce qui concerne la sensibilisation/éducation du public requise par l'ECP, la responsabilité de cette entreprise a été confiée à Mme Dawn Sampson, responsable des relations publiques et elle a été consciencieusement dirigée, organisée et réalisée par elle.

67. Pour sa part, je ne suis pas convaincu que Mme Sampson, dans son affidavit, ait répondu de manière satisfaisante à la thèse du demandeur sur ce point. Son affirmation au paragraphe 5 de son affidavit selon laquelle

« 5. BECOL a consciencieusement rempli son engagement de tenir des séances d’information publiques comme l’exige la Loi sur les pratiques exemplaires en matière de protection de l’environnement… »

Je crains que les éléments de preuve ne confirment pas cette affirmation. Il n’existe par exemple aucune preuve que les séances d’information auxquelles elle a affirmé avoir assisté faisaient partie d’un programme élaboré par BECOL et soumis au DOE pour approbation. Il s’agit là d’une exigence du ECP pour les séances d’information publiques destinées à informer le grand public des informations contenues dans le rapport final d’EIE et des conditions dans lesquelles l’autorisation environnementale a été délivrée pour le projet. Cet exercice ne peut pas être effectué uniquement à la demande ou à la volonté de BECOL. Le programme de cette activité doit être élaboré par BECOL et soumis au DOE pour approbation. Aussi utiles que soient les exercices d'information que BECOL a menés, d'après les éléments de preuve présentés, et en particulier les pièces DS 2 et DS 3, ainsi que l'affidavit de Mme Sampson (livret d'information sur Chalillo et présentation vidéo lors de ces séances d'information), ils ne répondent pas strictement aux exigences de la condition 8.24 de l'ECP en ce qui concerne l'approbation du programme par le DOE, ni en ce qui concerne le support d'annonce des séances (aucune preuve d'annonce radio), ni d'ailleurs le lieu de la séance d'information publique. Il existe des preuves de séances à Belize City, Dangriga Town et Orange Walk Town, mais aucune dans San Ignacio comme le stipulait la condition 8,24 du DCE.

68. De plus, bien que Mme Sampson parle au paragraphe 11 de la formation du PPC par BECOL et de ses membres, elle se méprend, avec tout le respect que je lui dois, sur la raison d'être de ce Comité : il ne s'agit pas simplement, comme elle le dit, « être le véhicule de contribution et de communication entre BECOL et divers organismes gouvernementaux et la population locale. » Cette conception du PCC ne concerne que le paragraphe 8.25.1 du ECP. Il est tout aussi important que le PPC surveille les préoccupations et les problèmes de la communauté concernant le barrage de Chalillo, en maximisant les avantages locaux en identifiant les possibilités de participation accrue au projet et en renforçant la participation des femmes au projet.

69. C’est pour toutes ces raisons que je ne suis pas convaincu que les conditions 8.24 et 8.25 de l’ECP relatives à la sensibilisation et à l’éducation du public ont été entièrement ou adéquatement respectées.

Conclusion et soulagement

70. Bien que j’aie considéré dans le présent arrêt chacune des plaintes du demandeur comme indépendantes, et que chacune d’elles m’ait été présentée séparément par le demandeur, le défendeur et le quatrième intimé dans leurs arguments et leurs observations écrites, je les considère néanmoins comme interdépendantes dans le contexte de la CPE elle-même. Chaque chapitre était censé assurer, sauvegarder et faire progresser la protection de l’environnement dans son ensemble. C’est dans ce contexte que je pense que la CPE doit être considérée.

71. Je suis toutefois conscient du fait que l’ECP en cause dans cette affaire est le premier jamais délivré au Belize concernant un projet à la suite d’une EIE.

72. J’ai indiqué dans le jugement les domaines dans lesquels, selon moi, au vu des éléments de preuve, le défendeur pourrait et devrait amener le quatrième défendeur, BECOL, à faire davantage à la lumière des dispositions expresses de l’ECP.

73. Le demandeur demande cependant des ordonnances de mandamus dirigées contre le défendeur et une déclaration selon laquelle il est illégal pour le défendeur de refuser de surveiller et d'appliquer l'ECP pour le barrage de Chalillo.

74. Je tiens à dire qu'il ne devrait y avoir aucun doute quant au pouvoir de cette Cour, dans un cas approprié, de rendre une ordonnance de mandamus. Comme l'ont déclaré les éminents auteurs, le futur professeur HWR Wade et le professeur CF Forsyth, dans leur ouvrage Loi administrative 9ème Éd. (Oxford University Press, 2004), en discutant de la nature du mandamus en tant que remède :

« L’emploi le plus courant du mandamus est celui d’une arme entre les mains du citoyen ordinaire, lorsqu’une autorité publique manque à son devoir… le mandamus traite d’une inaction fautive.

L’essence du mandamus est qu’il s’agit d’un ordre qui ordonne l’exécution d’un devoir public légal. Il s’agit d’un recours discrétionnaire et le tribunal a toute latitude pour le refuser dans les cas qui ne s’y prêtent pas. aux pp. 615 et 616.

75. Dans les Règles de procédure civile de la Cour suprême de 2005, l'ordonnance 56, la règle 1(3) prévoit que le « contrôle judiciaire » (comme la présente réclamation devant moi) comprend les recours (que ce soit par voie de bref ou d'ordonnance)

(c) Mandamus, pour avoir exigé l’accomplissement d’un devoir public… »

76. Le caractère discrétionnaire du recours ne devrait pas non plus faire de doute : le tribunal ne l’ordonnera que dans un cas clair et approprié.

77. Dans la condition 9 de l'ECP en cause dans la présente affaire, il est expressément prévu Application et surveillance comme suit:

« La mise en œuvre de ce plan de conformité environnementale relève de la responsabilité directe de BECOL et/ou de ses successeurs. Le ministère de l’Environnement, en collaboration avec d’autres organismes concernés, en particulier les membres du NEAC, doit effectuer un suivi de conformité pour garantir le respect de ce plan de conformité. »

78. En conséquence, à la lumière de mes constatations et conclusions dans le présent jugement,

je) J'ordonne et déclare que l'ECP importe des droits sur BECOL, le quatrième défendeur, que le défendeur, le DOE, est légalement tenu de voir mettre en œuvre et remplir ;

ii) J'ordonne que des copies du PPE du barrage de Chalillo soient placées et affichées dans les mairies et les bibliothèques de San Ignacio/Santa Elena et Cristo Rey et qu'elles soient mises à jour si nécessaire ;

iii) J'ordonne que le système d'alerte précoce de rupture de barrage et le système de communication permettant de relayer une éventuelle crue soudaine de rupture de barrage soient régulièrement testés ou simulés pour en vérifier l'efficacité, en particulier entre juin et novembre de chaque année ;

iv) J'ordonne au DOE d'exiger que BECOL mette en œuvre un programme d'information publique expliquant à la population locale le long de la rivière Macal, à proximité du barrage Chalillo, les risques pour la santé associés aux niveaux élevés de mercure dans les poissons ;

v) J'ordonne que la richesse taxonomique des communautés benthiques soit incluse comme paramètre pertinent dans le suivi et l'analyse de la qualité de l'eau à Chalillo ;

vi) J'ordonne qu'un programme de séances d'information publique informant le grand public de l'EIE de Chalillo et de son ECP soit préparé et développé par BECOL pour approbation par le DOE et que cette séance d'information publique soit tenue à San Ignacio, dans le district de Cayo. J'ordonne également que BECOL, conformément à la clause 8.25 de l'ECP, constitue ou reconstitue le PPC afin de promouvoir les objectifs énoncés dans ladite clause. Je sais bien sûr que Chalillo est désormais opérationnel, mais il n'est jamais trop tard pour transmettre les informations nécessaires au public, en particulier à la population locale.

UN. O. CONTÉH

Juge en chef

DATE: 30ème Juin 2008.